Basse politique, haute police, Une approche historique et philosophique de la police
EAN13
9782213647357
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français

Basse politique, haute police

Une approche historique et philosophique de la police

Fayard

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La police est un élément de la politique devenue rationnelle, mais elle n'est
pas une forme de gestion ni même seulement une administration. Occupée de «
tout ce qui ne va pas », la police est au contraire une sorte de résidu de la
politique devenue rationnelle. Mais plus l'emprise du rationnel s'étend, plus
ce qui ne va pas est multiforme, et plus la tâche de la police est
indéterminée. Par là même, sa fonction est de composer : basse politique, elle
ne l'est pas au sens d'une politique appliquée, mais d'une politique qui
compose avec les circonstances.
Chargée de réaliser les conditions effectives de la politique, elle est un
savoir et une intelligence de l'Etat. Elle doit prévoir, anticiper, protéger
le politique en lui évitant les mauvaises surprises venues de la société. Si
une telle fonction semble, du point de vue descriptif, correspondre à
l'activité de renseignement, de collecte d'informations, voire de surveillance
secrète de l'opinion publique, c'est que celle-ci est apparue comme fondatrice
de la police dès la lieutenance de Paris. Dès cette époque, en effet, la
police, créée par Louis XIV, est bien autre chose que la garde ou
l'espionnage, mais une véritable clinique de la société, attentive à ses
humeurs, proche de ses sentiments, instruite de tout ce qui s'y passe.


Agrégée et docteur de philosophie, enseignante d'IUFM, Hélène L'Heuillet est
chargée de cours à l'université de Paris-X-Nanterre.
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