Préface de Emile Ollivier
« Yves Chemla a choisi de traiter la question de l'autre dans la littérature
haïtienne : son travail est d'autant plus exemplaire qu'il nous ouvre le
terrain pour toutes les autres littératures.
Cette question de l'autre, philosophique, morale, nous savions bien qu'elle
concernait aussi la littérature : il nous en donne une magistrale et
dérangeante démonstration. Le parallèle qu'il dresse ici entre les pratiques
coloniales et le génocide est éclairant : l'autre n'est autre que dans le
maintien irréductible de sa position d'altérité ; le comprendre, c'est
toujours risquer de le réduire ; le concevoir, de le saisir dans une
généralité, certes rationnelle, mais tellement empreinte d'occidentalité que
c'en est à se demander si d'autre regard est encore possible.
Comment penser l'autre sans s'y réduire, sans le réduire ? Comment se penser
sans immédiatement le faire sous le regard de l'autre, dans sa langue, dans sa
logique de domination ? Mais en même temps comment l'autre peut-il être et
affirmer son identité quand tout, de son passé et de son humanité, semble
devoir être gommé par l'aliénation et le discours du maître ? »
Pierre-Michel Simonin, philosophe
« Yves Chemla a choisi de traiter la question de l'autre dans la littérature
haïtienne : son travail est d'autant plus exemplaire qu'il nous ouvre le
terrain pour toutes les autres littératures.
Cette question de l'autre, philosophique, morale, nous savions bien qu'elle
concernait aussi la littérature : il nous en donne une magistrale et
dérangeante démonstration. Le parallèle qu'il dresse ici entre les pratiques
coloniales et le génocide est éclairant : l'autre n'est autre que dans le
maintien irréductible de sa position d'altérité ; le comprendre, c'est
toujours risquer de le réduire ; le concevoir, de le saisir dans une
généralité, certes rationnelle, mais tellement empreinte d'occidentalité que
c'en est à se demander si d'autre regard est encore possible.
Comment penser l'autre sans s'y réduire, sans le réduire ? Comment se penser
sans immédiatement le faire sous le regard de l'autre, dans sa langue, dans sa
logique de domination ? Mais en même temps comment l'autre peut-il être et
affirmer son identité quand tout, de son passé et de son humanité, semble
devoir être gommé par l'aliénation et le discours du maître ? »
Pierre-Michel Simonin, philosophe
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