Tableau d'hiver
EAN13
9791026710264
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Détours
Langue
français

Tableau d'hiver

Champ Vallon

Détours

Indisponible

Autre version disponible

Dans Tableau d’hiver, la maison de Claire est et s’appelle « Au milieu des
bois » : Thibaud est venu s’y installer en hiver, il craint de l’ouvrir tout
de suite, d’être envahi par le sentiment de la perte. Il occupe trois mois
durant un appartement des invités aménagé dans la grange voisine de la maison
et qui n’est lié à aucun souvenir particulier avec Claire. Trois mois de
journées mortes, dans la perte qui l’habite. Il songe à ses amis préférés, et
lorsqu’il imagine de les inviter dans cette maison où ils ne sont jamais venus
parce que Claire aimait y être seule, ou seule avec lui, il lui semble que ce
serait comme s’il s’accommodait de sa perte. Dès lors, c’est à Claire que
Thibaud s’adresse, en s’interdisant cependant de lui parler de sa souffrance,
en s’attachant uniquement à ce qu’il fait, ce qu’il regarde et découvre dans
la clairière et le paysage qu’il n’a jamais vu en hiver. Il décide d’ouvrir
enfin la maison, la nettoie, mais retarde le moment d’ouvrir l’atelier de
Claire. Il évoque sa première visite avec elle, sa découverte de l’escalier en
vis, sculpté dans la pierre, et puis tout ce qui porte la marque du passage du
temps dans cette maison aux quatorze pièces. En nettoyant la maison, en
ramassant les feuilles mortes dans la clairière, dans la présence des
souvenirs liés à Claire, il redécouvre le plaisir d’être là. Mais revient bien
vite l’inquiétude du « comment faire pour habiter le temps où jamais plus
Claire ne sera là ». C’est l’émerveillement de découvrir un matin dans le ciel
d’hiver une forme de nuages qui lui rappelait une œuvre de Claire qui va le
décider à rouvrir son atelier : on est alors au cœur du roman : Thibaud
retrouve les souvenirs des nombreuses occasions où Claire l’invitait à
regarder telle œuvre qu’elle venait d’achever, et il va découvrir dans une
longue commode des piles de dessins de grand format, et dans un « semainier »
aux tiroirs remplis d’archives (journal intime, cahiers de notes de lectures,
notes et réflexions sur son travail), des esquisses toujours datées, des
photos du paysage autour de la maison et depuis l’appartement parisien, et une
innombrable collection d’œuvres achevées de petits formats représentant des
nuages dans le ciel sans aucune trace de paysage. Il découvre aussi, parmi les
rayons d’une étagère, de vieux recueils de collections d’art ou d’expositions,
aux photos en noir et blanc parfois signalées par un signet jauni : les
paysages sans couleurs qui l’avaient retenue au temps de sa formation.
Considérant que « la mort du plus proche tend à vous rendre toute proche celle
qui sera la vôtre », Thibaud éprouve alors l’urgence de trouver le moyen de
sauver l’œuvre de Claire et la maison qui l’avait rendue possible pour tant de
raisons. Qui donc, autour de lui, pourrait accepter la charge de fonder une «
maison d’artiste » Au milieu des bois ? Un plasticien, assez jeune pour
accepter une nouvelle donne pour sa vie. Il songe aussitôt à Vincent,
rencontré dans une librairie du Quartier latin des années plus tôt quand
celui-ci était étudiant ; aujourd’hui marié à Delphine qui est professeur
d’Arts plastiques. Thibaud va leur écrire, évoquera son projet, les invitera à
la maison : il est dans l’incertitude complète quant à leur décision. C’est
maintenant Vincent qui raconte les réactions et les hésitations du couple à la
réception du copieux courrier de Thibaud, comprenant deux pastels de Claire,
quelques photos de la maison avec plans détaillés, et deux feuilles
dactylographiées où sont précisés les obligations et avantages liés au projet
de Thibaud d’en faire ses légataires universels. Vincent évoque pour Delphine
les circonstances de sa rencontre avec Thibaud, les qualités singulières de
l’amitié qui les a liés, propose à Delphine que chacun d’eux réfléchisse de
son côté à ce projet qui pourrait décider « d’un moment essentiel de leur vie
», et qu’ils en parlent ensemble ensuite. Si leurs points de vue s’opposent
sur l’essentiel, ils décident cependant d’accepter l’invitation de Thibaud, et
de lui proposer diverses modifications à son projet et de décider sur place ce
qu’ils feront. Thibaud reçoit l’annonce de leur venue, mais sait que «
l’essentiel reste à faire ». De famille paternelle haut-saônoise, Jean-Paul
Goux est né à Vesoul en décembre 1948. Petite enfance à Nancy et au Havre, à
Paris à partir de 11 ans et jusqu’en 2010 où il prend sa retraite et
s’installe à Besançon. Lecture d’Au château d’Argol en classe de première, à
l’origine de son désir d’écrire, et d’écrire de la prose. Après l’agrégation
de lettres modernes en 1973, il enseigne dans le secondaire pendant une
dizaine d’années. Activités diverses pendant une autre dizaine d’années : à
Montbéliard pendant presque deux ans pour une commande sur la mémoire ouvrière
de la région ; à Rome pendant deux autres années comme pensionnaire de la
Villa Médicis ; de retour à Paris pour divers enseignements en formation
continue. Entre 1993 et 2010, iul enseigne à l’Université de Tours, comme
agrégé détaché dans le supérieur, puis comme maître de conférences après avoir
soutenu sa thèse en 1997. Membre des comités de rédaction de la revue Digraphe
de 1978 à 1989, de La Quinzaine littéraire de 1989 à 1991, du Nouveau Recueil
de 2005 à 2007. Membre de la Commission roman du CNL de 2006 à 2009.
Collaboration à diverses revues : Quai Votaire-Revue littéraire, L’Atelier
contemporain, Europe, Les Carnets du paysage, Action poétique, La Revue de
Belles-Lettres, Fario… Ses livres: 1977, Le Montreur d’ombres, roman, Éd.
Ipomée. 1978\. Le Triomphe du temps, roman, Flammarion, coll. Digraphe. 1980\.
La Fable des jours, roman, Flammarion, coll. Digraphe. 1982\. Les Leçons
d’Argol, essai sur Au château d’Argol, Messidor/Temps Actuels, coll.
Entailles. 1984, Lamentations des Ténèbres, roman, Flammarion. 1986\. Mémoires
de l’Enclave, récits d’industrie, Mazarine; rééd. Actes Sud, Babel, 2003.
1989, Les Champs de fouilles I : Les Jardins de Morgante, roman, Payot, 1989;
rééd. Actes Sud, Babel, 1999. 1993, « Le temps de commencer », in Genèses du
roman contemporain, ouvrage collectif, CNRS Éditions. 1995, Les Champs de
fouilles II : La Commémoration, roman, Actes Sud; rééd. Actes Sud, Babel,
2005. 1996, La Jeune Fille en bleu, récit, Champ Vallon. 1999, Les Champs de
fouilles III : La Maison forte, roman, Actes Sud. 1999, La Fabrique du
continu, essai sur la prose, Champ Vallon. 2001, Les Lampes de Ronchamp,
récit, Les Éditions de l'Imprimeur. 2003, La Voix sans repos, essai sur la
littérature, Éd. du Rocher. 2005, Les Quartiers d’hiver I : L’Embardée, roman,
Actes Sud. 2009, Les Quartiers d’hiver II : Les Hautes Falaises, roman, Actes
Sud. 2012, Les Quartiers d’hiver III : Le Séjour à Chenecé, récit, Actes Sud.
2016, L’Ombre s’allonge, roman, Actes Sud. 2019, Sourdes contrées, roman,
Champ Vallon.
S'identifier pour envoyer des commentaires.