Les gratitudes

Delphine de Vigan

JC Lattès

  • Conseillé par (Le Bateau Livre)
    18 juin 2019

    Coup de coeur littérature française

    "Vieillir, c'est apprendre à perdre"

    Michka est en train de perdre peu à peu l'usage de la parole. Autour d'elle, deux personnes se retrouvent: Marie, une jeune femme dont elle est très proche et Jérôme l'orthophoniste chargé de la suivre.


  • Conseillé par (Librairie Livres en Nord)
    12 mars 2019

    Perdant peu à peu son vocabulaire et le sens des mots, Michka se voit obligée d'intégrer une maison de retraite. Heureusement pour elle, Marie, très proche d'elle depuis toujours, l'accompagne dans cette dure épreuve. Jérôme, l'orthophoniste de la maison de retraite, tentera également de l'aider tout en lui prêtant une oreille attentive et rassurante.

    Un roman tendre empli de bienveillance et de tendresse sur la vieillesse et le temps qui passe.

    A découvrir !


  • Conseillé par
    17 avril 2019

    Michka vieillit. Michka perd les mots et l’autonomie.
    Elle doit partir en maison de retraite.
    Heureusement, il y a Marie. C’est comme sa fille, elle prend soin d’elle, lui rend souvent visite.
    Et puis aussi Jérôme, l’orthophoniste qui se prend d’une grande affection pour elle.
    C’est la vie hélas ordinaire de tas de gens qui vivent en Ehpad/
    Ce sont les liens forts qui se tissent entre certaines personnes, au-delà de l’âge, en dehors de toute raison particulière.
    J’ai trouvé au début moins de puissance que dans les autres romans de Delphine de Vigan. Peut-être certains points pas assez approfondis, comme le passé de Michka, la vie de Marie, les relations de Jérôme avec son père… On reste un peu en attente, en manque.
    Mais malgré tout, de page en page, l’affection pour les personnages n’a cessé de grandir.
    J’ai pensé à Barbara Constantine et à son émouvant livre sur la vie des résidents d’Ehpad.
    Il est toujours touchant de redonner vie à tous ces anciens trop souvent mis de côté dont on oublie qu’ils ont eu une vie avec ses grandeurs et ses petitesses.
    On oublie trop souvent de dire merci à ceux qui nous entourent.
    Merci pour des petits riens, merci pour de grandes choses, merci d’être là tout simplement merci pour…
    Alors Delphine de Vigan, merci pour ce nouveau livre. Vous lire est toujours un plaisir.


  • Conseillé par (Librairie La Grande Ourse)
    15 mars 2019

    Un roman bref et poignant.

    Quand les mots se perdent et se défilent, la vieillesse approche. Delphine de Vigan, dans un roman bref et poignant, sait trouver les mots justes pour raconter cette fin de vie. Subtil et tendre.

    Cela commence par un petit oubli, une petite difficulté. L’impossibilité de dire deux syllabes. Un mot:  « D’accord » qui se transforme systématiquement en « D’abord ». C’est un signe: le début de la vieillesse. Le début de la fin. C’est cela la vieillesse: une soustraction quotidienne.

    Ce destin qui nous attend tous, c’est celui de Michka, une vieille femme pour qui « avant ça allait. Après ça n’allait plus ». En une journée tout bascule et Michka va devoir quitter son logement pour aller, non pas en maison de retraite, ce lieu qui incluait le mot rassurant de « maison » mais en Ehpad, cinq lettres qui annoncent, par leur sécheresse, la fin de tout. Il faut alors apprendre à vivre ailleurs que chez soi, dans cette pièce où l’on surveille tout, où l’on fait tout pour vous, vous sécurisant, vous protégeant. Vous retirant la possibilité d’être « vibre…. vous comprenez », libre en fait. Pourtant Micha ne peut partir ainsi. Elle a contracté une dette, enfant, envers deux personnes, qui l’ont hébergé et sauvé pendant la guerre, un couple à qui elle a envie de dire « merci », comme une manière de dire merci à la vie une dernière fois.

    Heureusement, elle n’est pas seule Michka, pas totalement, pas vraiment. Il y a Marie cette jeune femme, délaissée par sa mère et dont Michka s’est souvent occupée. Il y a Jérôme, l’orthophoniste, qui essaie de retarder la perte des mots, la perte de la vie. Retarder la mort, ce lieu de silence.

    Ces trois là, à leur manière, pratiquent la gratitude, comme les acteurs de l’ouvrage précédent de Delphine de Vigan, pratiquaient la loyauté. Sans pathos, en utilisant parfaitement les difficultés d’élocution de Michka, pour donner de nouveaux sens à des conversations parfois surréalistes, même drôles, l’auteure établit un portrait poignant et réaliste de la condition humaine. Savoir aimer est beau et nécessaire. Savoir le dire est aussi indispensable.
    Les dialogues sont brefs, simples, mais le réalisme n’est jamais loin, celui d’une réalité économique, matérielle qui fait de cette dernière partie de la vie un problème sociétal où prédomine le souci de maintenir les battements cardiaques le plus longtemps possible, mais pas les battements du coeur.

    « Vieillir, c'est apprendre à perdre » écrit Delphine de Vigan mais lire ce superbe roman c’est gagner un peu, beaucoup, passionnément de tendresse. Et de gratitude. Merci Delphine de Vigan.

    Eric Rubert.


  • Conseillé par
    10 mars 2019

    **[Les Gratitudes de Delphine de Vigan
    est le coup de coeur de la librairie Tonnet à Pau
    ](https://www.onlalu.com/2019/03/05/quoi-lire-61-40344)[dans le quoi lire ?
    #61](https://www.onlalu.com/2019/03/05/quoi-lire-61-40344)**

    **Marie Chaudey, notre critique invitée (La vie)
    a aimé Les Gratitudes et [elle nous dit
    pourquoi](https://www.onlalu.com/2019/03/27/critique-marie-chaudey-les-
    gratitudes-41326)**

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    6 mars 2019

    "Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui."

    C'est avec ces mots que Jérôme définit son métier d’orthophoniste. Il a fait le choix de travailler avec une patientèle âgée et les aide à reconquérir le langage qui leur fait défaut ou s’enfuit. Ancienne correctrice, Michka commence à mélanger les mots, ils s’échappent ou se brouillent avec d’autres. Elle qui vivait seule doit désormais résider dans un Ehpad. Accepter d'être aidé, accepter l'empreinte du changement et des journées où "des petits pas, des petits sommes, des petits goûters, des petites sorties" battent la mesure. Michka peut compter sur les visites de Marie, une jeune femme dont elle est très proche. Car pour Marie, c’est naturel à son tour d’être là pour la vieille dame.

    À travers Jérôme, ce soignant bienveillant, l'auteure pose un regard empli d’humanité, de tendresse sur la vieillesse et sur ces vies désormais "amoindries, rétrécies, mais parfaitement réglées".
    Tous les personnages de ce livre ont une histoire mais je n’en dis pas plus. Parce que je veux que vous soyez émus comme moi.

    Avec beaucoup de retenue et par petites touches, l'écriture sans fioriture souligne en finesse les non-dits et les effets du temps qui passe. Si Delphine de Vigan nous parle des blessures d’enfance, elle nous interroge également. A-t-on su dire à quelqu’un qui nous cher à quel point on l’aime et combien on le remercie ?
    C'est fulgurant de justesse et ça serre le cœur. Mais il y aussi des pointes joyeuses et pétillantes d'humour, de malice et surtout une infinie empathie. Ce roman vibrant parlera à tous et fera naître beaucoup de poissons d'eau dans les yeux. Un livre lu apnée totale mais avec un petit bémol pour la fin.

    https://claraetlesmots.blogspot.com/2019/03/delphine-de-vigan-les-gratitudes.html