Souvenirs de Marnie

Joan G. Robinson

Monsieur Toussaint Louverture

  • Conseillé par (Étoiles Vagabondes)
    4 mai 2021

    Un roman poétique et mélancolique

    Anna est une jeune orpheline – mais les similitudes avec Anne de Green Gables, de la même collection, s’arrêtent ici.

    Anna est une jeune fille solitaire, rêveuse, envoyée par ses parents adoptifs sur la côte Est de l’Angleterre, dans un petit village chez des amis qu’elle connaît à peine, dans l’objectif de l’ouvrir un peu plus au monde. Mais, en arrivant, Anna est décidée : elle ne veut pas se faire d’amis, ni même faire de rencontres, elle souhaite rester seule et vagabonder dehors, dans ses pensées, à ne « rien faire ». Alors qu’elle est occupée à explorer les environs de la plage, elle va soudain se prendre d’obsession pour une belle villa, près de la crique, donnant sur un petit lac. Une étrange sensation de déjà connaître cette maison va s’emparer d’elle, et très vite, elle se sent observée. Elle va alors découvrir la jeune fille qui vit ici, Marnie, et va être fascinée par celle dont la vie semble être parfaite. Elles se lient rapidement d’amitié, mais font un marché : leur amitié doit rester secrète. Quoi de plus excitant de partir en secret, la nuit tombée en plein été, rejoindre sa plus tendre amie ? Mais un jour, Marnie disparaît...

    Un roman qui nous laisse rêveurs, suivant une jeune fille livrée à elle-même dans des paysages salés, perdue dans son imagination : Marnie est-elle réelle, ou Anna l’a-t-elle inventée pour se tenir compagnie, elle si solitaire et qui peine à se faire des amis ? Et s’il n’était, en réalité, question que de perception ? Réel et imagination se mêlent dans ce récit initiatique d’une poésie sans nom, qui nous plonge dans un autre espace-temps rempli d’une mélancolie bienveillante. Un récit addictif, bienveillant et doux, que l’on aimerait ne pas quitter.

    Une réédition sublime chez les éditions Monsieur Toussaint Louverture d’un roman paru en 1967, et qui a d’ailleurs été adapté en film Ghibli en 2014.


  • Conseillé par
    7 avril 2023

    Je reste subjuguée et je crois quelque part aussi transformée par ce merveilleux conte si délicat et poétique.
    Ce que j'en retiens principalement, outre la plume si belle et si juste de l'autrice, c'est cette atmosphère nostalgique de vacances à la plage et de l'enfance. Et ces personnages ! Si joliment dépeints, plein de fêlures et de fougue, on est obligé de s'y attacher et on souhaite même devenir leurs amis. Anna est extrêmement touchante et courageuse, Marnie étonnante et inaccessible. Quand à la famille Lindsay, ils sont adorables et bienveillants.
    J'ai également beaucoup apprécié le mystère du roman. On ne sait jamais vraiment si ce qu'on lit est réel ou non, un coup on est sûr de soi et l'instant d'après le doute nous étreint.
    Quelle lecture fantastique ! Et quel dénouement ! Une si jolie histoire pour un si joli voyage qui donne de l'espoir et qui fait rêver.


  • Conseillé par (Librairie L'Armitière)
    18 avril 2021

    Une couverture rigide, un paysage romanesque aux teintes rosées, un personnage mystérieux vu de dos et, non, Anne n’est pas encore de retour...

    Anna est orpheline et la ressemblance avec "Anne de Green Gables" s’arrête là.
    Anna est envoyée par sa mère adoptive dans le Norfolk, sur la côte est de l’Angleterre afin de lui faire changer d’air et surtout afin qu’elle s’ouvre aux autres.

    A son arrivée, la jeune fille est déterminée à ne devenir amie avec personne car se forcer à parler, elle n’aime pas ça.
    Elle préfère rêver, « ne rien faire » dehors, deviner la vie des autres.
    Une étrange villa construite juste devant la mer va attirer toute son attention. Un soir, elle entrevoit une lumière qui vacille au premier étage. Parfois, elle semble apercevoir la silhouette blonde d’une jeune fille. C’est la mystérieuse Marnie qui s’y cache. Marnie et Anna vont commencer leur amitié secrète car qu' y a t-il de plus exaltant qu’une amie que l’on ne garde que pour soi ?

    L’imagination d’Anna nous enveloppe et nous fait douter sur Marnie, sur Anna.
    Où est la ligne qui sépare drastiquement l’imaginaire de la réalité ?
    Et s’il n’y avait ni rêve ni réalité, qu’il s’agissait simplement de perception ?

    Une histoire déroutante où cette odeur de sel de mer, ce soupçon de mystère et cet air de vacances m’ont rappelé mes étés de petite fille à lire "Le Club des cinq", en particulier "Le trésor de l’île".