La caverne des idées, roman

Jose Carlos Somoza

Actes Sud

  • Conseillé par (La Chouette librairie)
    8 juillet 2021

    Coup de cœur de la chouette

    A la fois enquête policière et réflexion sur l'écriture, ce roman de Somoza se lit comme un jeu de piste littéraire.
    Grandiose !


  • Conseillé par (Le Bateau Livre)
    18 août 2014

    Coup de coeur littérature étrangère

    José Carlos Somoza aime brouiller les pistes et dérouter son lecteur, tout en menant une singulière réflexion sur le pouvoir de la littérature. Dans La caverne des idées, il joue sur les codes du roman policier, du conte mythologique et de l’essai philosophique. Il va jusqu’à inventer une nouvelle figure de style, baptisée l’eidesis, un procédé littéraire utilisé pour faire naître des images subconscientes dans l’esprit du lecteur à l’aide de mots clefs, permettant ainsi un deuxième niveau de lecture. Découverte par le narrateur alors qu’il a pour mission de traduire un ancien texte grec, d’après un manuscrit copié par un certain Montalo qui l’a lui même transcrit des papyrus originaux, cette eidesis va bientôt l’obséder, et le perdre.
    Le pari de Somoza est réussi dans ce roman ingénieux et brillamment maîtrisé. L’intrigue grecque, avec ses beaux éphèbes sauvagement assassinés et son perspicace "déchiffreur d’énigmes", est d’autant plus haletante que le narrateur lui-même commence à se sentir traqué, et raconte les étapes de la traduction ainsi que ses craintes concernant sa sécurité personnelle dans des notes de bas de pages qui prendront une importance croissante. Le dénouement sera doublement diabolique !


  • Conseillé par
    16 décembre 2012

    «A mon avis, la première activité la plus étrange et terrible à laquelle un homme puisse se livrer est l’écriture...Lire est la deuxième.»

    Voilà un roman très surprenant, bien singulier...

    Le lecteur est transporté (oui, c’est bien cela, transporté) au temps de l’Académie de Platon, dans la Grèce de 388 avant JC.
    Un éphèbe, Tramaque, (puis un autre, puis...) est retrouvé mort dans les rues d’Athènes.
    Diagorias, son mentor, engage Héraclès Pontor, le Déchiffreur d’Enigmes, une sorte de détective privé de l’époque, quoi, pour élucider les crimes.

    Et nous voilà en plein polar-philosophique...
    «Je crois qu’il est préférable de condamner un être imaginaire à la réalité plutôt qu’un être réel à la fiction.»

    Mais c’est aussi l’histoire d’un manuscrit traduit sous nos yeux, en direct-live, quoi.
    «Ecoute, Traducteur ! cria-t-il de sa voix puissante. toi, qui te sens si sûr d'exister ! dis-moi qui je suis ! ... Interprète mon langage et définis-moi !... Je te défie de me comprendre!... Toi, qui crois que nous ne sommes que des mots écrits il y a très longtemps!... Toi, qui penses que notre histoire cache une clé finale!... Raisonne-moi, Traducteur!... Dis-moi qui je suis... si, en me lisant, tu es aussi capable de me déchiffrer !...»
    Qui est ce mystérieux traducteur ?
    Qui est ce Montalo, soi-disant l’auteur de cette histoire ?
    Qui est cet Anonyme qui rajoute des phrases dans le texte à l’insu du traducteur ?

    Un livre qui s’écrit sous nos yeux...au fur et à mesure de notre lecture...

    Ce livre est un hommage à la littérature (qui dépasse, de loin, toutes les philosophies), à l’écriture, à la lecture.
    Somoza nous interroge, nous interpelle, nous questionne, nous engage.
    Un livre atypique, étourdissant, voire destabilisant (complexe ?), vraiment !
    Une fin incroyable...

    «Non, mais qu'est-ce que lire ? Mon père était écrivain, et il le savait : quand on écrit, on crée des images qui par la suite, éclairées par d'autres yeux, se révèlent sous d'autres formes, impensables pour le créateur.»

    Né en 1959 à la Havane, José Carlos Somoza est psychiatre.
    Il vit en Espagne.
    «La caverne des idées» a obtenu le prix Gold Dagger Price, prix littéraire britannique décerné annuellement par le Crime Writers' Association (Association des écrivains de romans policiers), au meilleur roman policier de l'année.