• Conseillé par
    1 mai 2014

    gymnastique, Roumanie

    je ne fais pas partie de la génération de petites filles qui ont vu Nadia Comaneci à Montréal en 1976. Je suis plutôt de la génération de Svetlana Boginskaïa, qui ne souriait guère plus.

    Pourtant, le nom de cette gymnaste ne m'est pas inconnue, qui avait fait mentir les panneaux des résultats aux fameux JO. Je me souvenais vaguement de son retour sous les agrès et de son adolescence au milieu des Ceausescu.

    Ce roman ne vient pas spécialement éclairer la vie de la championne derrière le rideau de fer.

    Ce roman nous parle plutôt de la passion imbertienne (de Imbert Imbert) pour les petites filles pubères aux gestes graciles et qui ne tombent jamais. L'auteure semble en effet expliquer que notre goût pour la gymnastique vient de notre envie morbide de voir la chute spectaculaire.

    Ce roman permet également à l'écrivain d'égratigner notre société capitaliste de consommation, tout en nous parlant de la Roumanie communiste.

    Au milieu des descriptions des différentes compétitions, on sent véritablement l'admiration de l'auteure pour ces fillettes qui peuvent, d'un coup de pied, toucher le soleil.

    L'image que je retiendrai :

    Celle d'une petite fille au talent athlétique exceptionnel, qui a su préserver sa part d'ombre et de mystère.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2014/04/27/29539043.html


  • Conseillé par
    13 février 2014

    Aux Jeux Olympiques de Montréal le 17 juillet 1976, le monde entier découvre une fillette de quatorze ans qui révolutionne la gymnastique : "Ce qu’elle accomplit, ce jour- là, personne se sera capable de le raconter, ne restent que les limites des mots qu’on connaît pour décrire ce qu’on n’a jamais imaginé. Est-ce qu’on peut dire qu’elle prend le temps. Ou qu’elle s’empare de l’air. Ou qu’elle intime au mouvement de se plier à elle". La Roumanie dévoile sa Fée Nadia Comaneci.
    Dans ce livre, Lola Fafon nous raconte via le bais d’une narratrice la vie de celle qui connut la gloire mais aussi les envers du décor. Des heures d'entrainement quasi-surhumains, la volonté implacable de Nadia Comaneci, la rigueur drastique voire cruelle de son entraîneur Béla Karolyi qui repousse toujours plus loin les limites du corps de sa protégée.

    La narratrice veut débusquer la vraie Nadia Comaneci entre les reportages, la documentation sur la gymnase et l’Histoire elle-même. Elle lui envoie ses écrits, pose des questions au téléphone et se heurte souvent à des silences.
    En 1976, la grâce, la force et le sérieux de Nadia interpellent et touchent. Tout le monde veut tout savoir sur elle mais la petite Fée n’est pas bien bavarde. Et à travers elle se joue des enjeux politiques. La Roumanie de Ceausescu veut détrôner l’URSS, Nadia devient un symbole du pays.
    Continuer, gagner, museler les membres endoloris, ne pas craquer et refuser ce qu’elle découvre du monde hors de la Roumanie. Mais le corps de la fillette se transforme et prend des formes. Il faut lutter pour les dissimuler et offrir cette image innocente qui a su séduire. Nadia grandit et s’octroie de rêver, de vivre ce qu’elle n’a pas vécu ailleurs alors que la dictature tombe en Roumanie. La chute de Nadia sera fracassante et sans appel, les désillusion nombreuses et douloureuses. Personne ne lui pardonnera car "elle est devenue comme les autres".
    Les descriptions d'une hésitation, d'un changement de ton dans la voix de Nadia adulte permettent de garder une part de mystère autour de Nadia Comaneci. Lola Lafon nous donne des informations, soulève des voiles, interroge mais jamais elle ne se fait moralisatrice .
    Subtile, vive, aérienne et maîtrisée, l'écriture explore à merveille toute la complexité et la fragilité du personnage dans son contexte. Captivée par le récit et par le style, il s’agit d’une lecture en apnée totale, riche, passionnante et marquante !


  • Conseillé par
    9 février 2014

    La narratrice de ce roman décide d'écrire l'histoire de Nadia Comaneci, le prodige roumain qui obtînt la première la note de 10 en gymnastique. Pourquoi dis-je la narratrice et pas l'auteure? Tout simplement parce qu'il y a une nuance ici entre l'auteure et la narratrice. Vous allez penser: "quelle gourde, en voilà une qui découvre seulement qu'auteur ne veut pas dire narrateur?". Non, rassurez-vous, je ne suis pas si niaise mais quand on commence ce roman sans rien savoir de l'auteure, on se dit que c'est en fait un document classé pour des raisons marketing dans les romans (ce ne serait pas le seul) puisqu'on a d'un côté le récit de la vie de Nadia Comaneci et d'un autre les discussions téléphoniques entre l'ancienne gymnaste et l'auteure, durant lesquelles Nadia commente ce qu'a écrit la narratrice. Il a fallu que je me renseigne sur ce roman pour comprendre que ces conversations-là sont aussi fictives.

    D'où mon intérêt du début car je trouvais ça original. Mais mon intérêt s'est émoussé. J'ai vraiment aimé les pages sur la manière dont les journalistes perçoivent et commentent le corps de Nadia qui devient public : l'intérêt de voir ce corps si frêle réussir des performances inimaginables, puis la critique face à ce corps qui devient femme. Se retrouver dans une époque où Ceaucescu était comparé à Moïse par un journaliste du Figaro et où il était déçu parce qu'il avait raté le Prix Nobel qu'il espérait recevoir semble irréaliste. A côté de cela, la narratrice nous rappelle qu'à New-York, à la même époque, deux filles d'environ douze ans se partageaient l'affiche. Toutes deux jouaient des prostituées et l'une d'elle était qualifiée de sexy par un journaliste sans que personne n'en prenne ombrage. Ce roman sert d'ailleurs à renvoyer la balle à d'éventuelles critiques occidentales sur les méthodes des entraîneurs de l'Est et j'ai aimé la façon dont Lola Lafon s'y prend pour contrer ces critiques. Ce roman évoque de nombreux aspects de la vie de Nadia Comaneci sans vraiment entrer la sphère privée et c'est très bien ainsi. Malgré tous ces éléments positifs, il m'a manqué quelque chose pour que j'applaudisse ce roman des deux mains, comme mes copines blogueuses.


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    4 février 2014

    Tout simplement génial !

    Gros coup de cœur pour ce roman qui rend hommage à Nadia Comaneci, spectaculaire gymnaste qui donna à beaucoup d'entre nous l'envie de savoir voltiger comme elle sur une poutre. Ecrit à la manière d'un document, "La petite communiste qui ne souriait jamais" est un roman captivant tout en grâce et en équilibre parfait. Tout simplement génial !


  • Conseillé par (Perche en Lettres)
    27 janvier 2014

    Un tel talent et pas un sourire !

    Le Figaro littéraire dit de ce livre "qu'il est le roman en or de cette rentrée littéraire".
    Critique justifiée, tant sur la forme que sur le fond.

    Lola Lafon nous raconte le parcours de Nadia Comaneci, gymnaste roumaine qui a révolutionné son sport. En 1976, âgée de 16 ans, lors de ses premiers jeux olympiques, elle obtient la note parfaite 10. S'en suivi une carrière exceptionnelle. Malgré son talent, sa gloire, elle ne sourira jamais.

    Lola Lafon imagine un dialogue avec Nadia Comaneci, où elle lui fait raconter sa vie, ses choix, ses contraintes, son pays la Roumanie.

    Avec justesse et sensibilité, on découvre cette grande championne encore enfant, l'univers communiste dans lequel elle évolue.

    A la fois roman et biographie d'un personnage attachant, malgré son absence de sourire.