Programme ENS 2019/2020

3,60

« La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru avec tant d'éclat que dans les années du règne de Henri second », et c'est bien sur le théâtre de la brillante cour des Valois que se noue et se joue la passion de la princesse de Clèves et du duc de Nemours. Passion tacite, et qui ne s'exprime longtemps que par des signes : un portrait dérobé, la couleur d'un vêtement au tournoi, la soudaine émotion d'un visage. Passion tragique, aussi, dont la mort est la conséquence imprévue.
Si La Princesse de Clèves, lors de sa parution en 1678, est le livre le plus immédiatement commenté de son époque, c'est que, sans rompre totalement avec le roman antérieur, il y introduit le souci de vraisemblance et de brièveté qui caractérise alors la nouvelle, et concilie de manière neuve narration et psychologie. Le premier des romans d'analyse ? Certainement. Mais simplement, aussi, un grand roman sans romanesque.


5,90

Le marquis de Lantenac, vieil aristocrate aux moeurs austères, est l'âme de l'insurrection vendéenne ; Cimourdain, issu du peuple, fait montre du stoïcisme intraitable des délégués de la Convention ; Gauvain, neveu du marquis et fils adoptif de Cimourdain, est un noble qui a rejoint les rangs du peuple. À travers l'histoire de ces trois hommes condamnés à s'affronter, les péripéties sanglantes de la Révolution sont rachetées par l'intégrité morale de quelques-uns. Quatrevingt-treize, ou l'épopée de la Révolution française...


10,20

Ce poème s'appelle «Roman» : c'est qu'il est un roman, au sens ancien du mot, au sens des romans médiévaux ; et surtout parce que, malgré le caractère autobiographique, ce poème est plus que le récit - journal ou mémoires - de la vie de l'auteur, un roman qui en est tiré.Il faut le lire dans le contexte de l'œuvre d'Aragon. Il s'agissait ici d'éviter les redites : on n'y trouvera pas le côté politique des Yeux et la Mémoire ou les heures de la Résistance de La Diane française ou du Musée Grévin. Le domaine privé, cette fois, l'emporte sur le domaine public. Même si nous traversons deux guerres, et le surréalisme, et bien des pays étrangers.Poème au sens des Yeux et la Mémoire, ce Roman inachevé ne pouvait être achevé justement en raison de ces redites que cela eût comporté pour l'auteur. Peut-être la nouveauté de ce livre tient-elle d'abord à la diversité des formes poétiques employées. Diversité des mètres employés qui viendra contredire une idée courante qu'on se fait de la poésie d'Aragon.Il semble que, plus que le pas donné à telle ou telle méthode d'écriture, Aragon ait voulu marquer que la poésie est d'abord langage, et que le langage, sous toutes ses formes, a droit de cité dans ce royaume sans frontières qu'on appelle la poésie.Plus que jamais, ici, l'amour tient la première place.


7,40

Les voilà, encore une fois : Billaud, Carnot, Prieur, Prieur, Couthon, Robespierre, Collot, Barère, Lindet, Saint-Just, Saint-André.

Nous connaissons tous le célèbre tableau des Onze où est représenté le Comité de salut public qui, en 1794, instaura le gouvernement révolutionnaire de l'an II et la politique dite de Terreur.

Mais qui fut le commanditaire de cette oeuvre ? À quelles conditions et à quelles fins fut-elle peinte par François-Élie Corentin, le « Tiepolo de la Terreur » ?

Mêlant histoire et fiction, Michon fait apparaître, avec la puissance d'évocation qu'on lui connaît, les personnages de cette « cène révolutionnaire », selon l'expression de Michelet qui, à son tour, devient l'un des protagonistes du drame.


10,40

«Délectables rivières», «fertilité du rivage», «air si tempéré que la terre y est capable de tout ce que peut désirer le laboureur», tel est au Vᵉ siècle de notre ère le Forez qui abrite les amours d'Astrée et de Céladon. Mais l'Astrée n'est pas seulement un traité d'éducation sentimentale et une somme de casuistique amoureuse. C'est aussi un roman des origines nationales : les bergers du Lignon sont des Français à l'état pur, des Gaulois qui ont résisté à l'invasion des «usurpateurs» romains et de leurs faux dieux, préservé les coutumes et les libertés de l'ancienne France. Au moment où se développe le mythe celtique et où Henri IV entreprend de refaire l'unité nationale, l'Astrée apparaît, par par rapport à l'Italie et à Rome, comme une tentative de décolonisation culturelle.
Deuxième édition revue et corrigée