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Papier - Climats 19,30
L'ambition du libéralisme est d'instituer la moins mauvaise société possible,
celle qui doit protéger l'humanité de sa folie idéologique. Pour ses
partisans, c'est la volonté d'instituer le règne du Bien qui est à l'origine
de tous les maux accablant le genre humain. C'est en ce sens que le
libéralisme doit être compris, et se comprend lui-même, comme la politique du
moindre mal. Il fait donc preuve d'un pessimisme profond quant à l'aptitude
des hommes à édifier un monde décent. Cette critique de la " tyrannie du Bien
" a un prix. N'exigeant rien de ses membres, cette société fonctionne d'autant
mieux quand chaque individu se consacre à ses désirs particuliers sans céder à
la tentation morale. Comment expliquer alors que cette doctrine, à mesure que
son ombre s'étend sur la terre, reprenne, un à un, tous les traits de son plus
vieil ennemi, le meilleur des mondes, jusqu'à se donner, à son tour, pour
objectif final la création d'un homme nouveau ? Ce livre décrit ce processus,
et son aboutissement, tant dans sa version économiste, centrée sur le Marché
et traditionnellement privilégiée par la " Droite ", que dans sa version
culturelle, centrée sur le Droit, et dont la défense est désormais la seule
raison d'être de la " Gauche ". Il saisit admirablement la logique libérale
dans le déploiement de son unité originelle tout en élaborant les fondements
d'une société décente coïncidant avec la défense de l'humanité elle-même.
D'une densité et d'une ambition exceptionnelles, il redonne toute sa place à
la figure de l'homme révolté à un moment où beaucoup la souhaiteraient voir
disparaître.
celle qui doit protéger l'humanité de sa folie idéologique. Pour ses
partisans, c'est la volonté d'instituer le règne du Bien qui est à l'origine
de tous les maux accablant le genre humain. C'est en ce sens que le
libéralisme doit être compris, et se comprend lui-même, comme la politique du
moindre mal. Il fait donc preuve d'un pessimisme profond quant à l'aptitude
des hommes à édifier un monde décent. Cette critique de la " tyrannie du Bien
" a un prix. N'exigeant rien de ses membres, cette société fonctionne d'autant
mieux quand chaque individu se consacre à ses désirs particuliers sans céder à
la tentation morale. Comment expliquer alors que cette doctrine, à mesure que
son ombre s'étend sur la terre, reprenne, un à un, tous les traits de son plus
vieil ennemi, le meilleur des mondes, jusqu'à se donner, à son tour, pour
objectif final la création d'un homme nouveau ? Ce livre décrit ce processus,
et son aboutissement, tant dans sa version économiste, centrée sur le Marché
et traditionnellement privilégiée par la " Droite ", que dans sa version
culturelle, centrée sur le Droit, et dont la défense est désormais la seule
raison d'être de la " Gauche ". Il saisit admirablement la logique libérale
dans le déploiement de son unité originelle tout en élaborant les fondements
d'une société décente coïncidant avec la défense de l'humanité elle-même.
D'une densité et d'une ambition exceptionnelles, il redonne toute sa place à
la figure de l'homme révolté à un moment où beaucoup la souhaiteraient voir
disparaître.
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