Justice, une réforme manquée. Le chancelier Maupeou (1712-1791), Le chancelier de Maupeou
EAN13
9782213646640
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français

Justice, une réforme manquée. Le chancelier Maupeou (1712-1791)

Le chancelier de Maupeou

Fayard

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Il est souvent déconseillé d’abuser des rapprochements et des parallèles
historiques, mais il arrive parfois que des situations historiques semblables
se présentent à des siècles d’intervalle. De la même façon qu’aujourd’hui se
manifeste chez les décideurs de tous bords un impérieux besoin de « réformer
l’État », de même la monarchie millénaire avait, au XVIIIe siècle, perçu la
nécessité de se régénérer : mais pourrait-on venir à bout des pesanteurs, des
routines, des égoïsmes, et qui le ferait ? (Questions que nous connaissons
bien.) Devant les difficultés rencontrées pour faire appliquer sa politique («
enregistrement » des textes), Louis XV finit par confier au chancelier Maupeou
(1714-1792) une réforme radicale : suppression de la vénalité des charges de
la magistrature, nomination de juges indépendants rémunérés par le pouvoir
(comme aujourd’hui), suppression d’un certain nombre de ressorts judiciaires.
Ces mesures passant mal auprès d’un corps réactionnaire et attaché à ses
privilèges, Maupeou fut contraint d’exiler loin de Paris de nombreux
parlementaires. Décidée en 1771, cette réforme fut rapidement un succès et
devint populaire : la justice se désengorgeait, l’État se reconstruisait. Un
temps, on pût croire que le vieil édifice monarchique pouvait se rénover… Mais
c’était sans compter avec les intérêts en jeu. Dès que Louis XV mourut (1774),
le jeune et inexpérimenté Louis XVI crut bon de disgracier Maupeou et de
rappeler les parlementaires. La révolution était en marche, les privilèges
étaient de retour. Portrait passionnant de l’homme qui voulut réformer l'État
et la justice : le chancelier Maupeou.
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