Figures publiques, L'invention de la célébrité (1750-1850)
EAN13
9782213685175
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français

Figures publiques

L'invention de la célébrité (1750-1850)

Fayard

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Bien avant le cinéma, la presse à scandale et la télévision, les mécanismes de
la célébrité se sont développés dans l’Europe des Lumières, puis épanouis à
l’époque romantique sur les deux rives de l’Atlantique. Des écrivains comme
Voltaire, des comédiens comme Garrick, des musiciens comme Liszt furent de
véritables célébrités, suscitant la curiosité et l’attachement passionné de
leurs « fans ». À Paris comme à Londres, puis à Berlin et New York, l’essor de
la presse, les nouvelles techniques publicitaires et la commercialisation des
loisirs entraînèrent une profonde transformation de la visibilité des
personnes célèbres. On pouvait désormais acheter le portrait de chanteurs
d’opéra et la biographie de courtisanes, dont les vies privées devenaient un
spectacle public. La politique ne resta pas à l’écart de ce bouleversement
culturel : Marie-Antoinette comme George Washington ou Napoléon furent les
témoins d’un monde politique transformé par les nouvelles exigences de la
célébrité. Lorsque le peuple surgit sur la scène révolutionnaire, il ne suffit
plus d’être légitime, il importe désormais d’être populaire.


À travers cette histoire de la célébrité, Antoine Lilti retrace les profondes
mutations de la société des Lumières et révèle les ambivalences de l’espace
public. La trajectoire de Jean-Jacques Rousseau en témoigne de façon
exemplaire. Écrivain célèbre et adulé, celui-ci finit pourtant par maudire les
effets de sa « funeste célébrité », miné par le sentiment d’être devenu une
figure publique que chacun pouvait façonner à sa guise. À la fois désirée et
dénoncée, la célébrité apparaît comme la forme moderne du prestige personnel,
adaptée aux sociétés démocratiques et médiatiques, comme la gloire était celle
des sociétés aristocratiques. C’est pourtant une grandeur toujours contestée,
dont l’histoire éclaire les contradictions de notre modernité.



Antoine Lilti est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences
sociales. Ses travaux portent sur l’histoire sociale et culturelle des
Lumières. Il a notamment publié Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité
à Paris au xviiie siècle (Fayard, 2005).
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