1919-1921, Sortir de la guerre
EAN13
9782262085537
Éditeur
Perrin
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français

1919-1921

Sortir de la guerre

Perrin

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La paix introuvable.
Le 11 novembre 1918, au matin, Georges Clemenceau déclare à son chef de
cabinet : " Nous avons gagné la guerre, il nous faut maintenant gagner la
paix, et ce sera plus dur encore. "
En effet, outre la mauvaise volonté allemande, il faudra non seulement compter
avec la diplomatie d'équilibre des Britanniques qui ne veulent pas trop
affaiblir l'Allemagne au profit de la France, mais aussi avec les ambitions du
président américain Wilson dont les principes démocratiques pour la
reconstruction du monde – le droit des peuples, l'État-nation, la SDN... –
privent les Européens de toute politique d'annexion.
Loin d'être à l'apaisement, les années d'après-guerre sont marquées par le
trouble et l'incertitude. La guerre continue à l'Est, dans les pays baltes en
1919, entre la Pologne et la Russie de 1920 à 1921, entre les Turcs et les
Grecs de 1919 à 1922, tandis que la guerre civile en Russie cause la mort de 5
à 7 millions de personnes. Surtout, le spectre de la révolution bolchevique,
victorieuse en Russie, s'insinue de l'Allemagne à la Hongrie en passant par
l'Italie. L'ennemi n'est plus tout à fait le germanisme, mais le bolchevisme,
infiltré sous la forme des nouveaux partis communistes d'Europe. Un monde
radicalement nouveau est né, une nouvelle ère idéologique coincée entre Wilson
et Lénine, deux messianismes à côté desquels la France et la Grande-Bretagne
ne tiennent plus le premier rôle. En ces années où prévaut l'illusion d'une
paix durable, les instabilités, les aigreurs et les déceptions attisent déjà
le feu de la revanche.
Clemenceau avait raison : il était plus difficile de gagner la paix que la
guerre. Et la France, qui a gagné la guerre, a perdu la paix.
Jean-Yves Le Naour livre une étude brillante et rénovée – parfois iconoclaste
– de cette tragique sortie de guerre, étudiant notamment le traité de
Versailles, dont le grand perdant ne fut peut-être pas l'Allemagne, mais la
France.
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