Les Prétoriens du Général, Gaullisme et violence politique de 1947 à 1959
EAN13
9782753589070
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français

Les Prétoriens du Général

Gaullisme et violence politique de 1947 à 1959

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Fondé par de Gaulle au printemps 1947, le Rassemblement du peuple français
(RPF) se dote d’un puissant service d’ordre pour se protéger de la violence
communiste. S’inspirant d’un modèle de gestion militante de la violence
politique élaboré depuis la fin du xixe siècle par la droite nationaliste
française (des Commissaires de Déroulède aux Dispos des Croix-de-Feu), ce
puissant appareil de sécurité, incarné par des chefs charismatiques (colonel
Rémy, Dominique Ponchardier), met au point un protocole efficace pour
sécuriser les meetings et campagnes d’affichage. Avec ses gros bras et sa «
brigade volante », le RPF tient la rue et permet au Général d’exister
politiquement. L’ouvrage questionne la nature paramilitaire de ce service
d’ordre (niveau d’effectifs, présence d’armes, sur-représentation de
militaires, fonctionnement autoritaire et dimension offensive), interroge son
rapport banalisé à la violence (effet générationnel de la guerre, propagande
accidentogène, virilisme politique), analyse les pratiques de clandestinité,
d’infiltration et d’espionnage issues de la Résistance et réactivées par
l’anticommunisme de guerre froide. Remobilisé lors des « complots » du
printemps 1958 et de la campagne référendaire de l’automne, ce service
d’ordre, dans lequel le nouveau chef de l’État recrute ses « gorilles », forme
début 1959 le Service d’action civique qui recycle sous l’impulsion du tandem
Foccart/Debizet, les hommes et méthodes du RPF. L’ouvrage insiste sur ce que
révèle cet appareil de sécurité de la culture politique gaulliste : la place
de l’informel et de l’officieux, le rôle de la violence et du secret. Il
propose une histoire politique et culturelle de la violence militante en
France des lendemains de la Seconde Guerre mondiale aux débuts de la Ve
République (1947-1959) via une lecture « par le bas » centrée sur le terrain,
et sur des acteurs et types d’engagement souvent négligés car jugés mineurs et
prosaïques.
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