Présence de Babeuf. Lumières, révolution, communisme
EAN13
9791035104603
Éditeur
Publications de la Sorbonne
Date de publication
Collection
Histoire moderne
Langue
français

Présence de Babeuf. Lumières, révolution, communisme

Publications de la Sorbonne

Histoire moderne

Indisponible
Trente ans après le colloque de Stockholm (Babeuf et les problèmes du
babouvisme, 1960) et sans attendre l’anniversaire (1996) de la Conspiration
pour l’Égalité - la rencontre d’Amiens a réuni, en décembre 1989, des
historiens, des littéraires, des sociologues, soit près de vingt chercheurs
français et douze chercheurs étrangers venus de sept pays. Le Bicentenaire
touchait alors à sa fin, tandis qu’à l’Est s’effondrait un système dont le
Tribun du peuple a pu passer pour un des précurseurs... À bonne distance du
dogmatisme et de la célébration pieuse, les textes qui composent cet ouvrage
apportent les éléments d’un vigoureux retour critique sur un Babeuf rendu à sa
singularité, sur l’aventure toujours énigmatique des Égaux, sur les avatars
complexes de ce qui s’est appelé “babouvisme”. Bilan de l’historiographie et
balisage des travaux en cours, ce “Babeuf” revisité se présente sous quatre
angles: «Babeuf et les Lumières», «Babeuf et la Picardie», «Babeuf dans la
Révolution», « Babeuf après Babeuf». Héritées ou inédites, les questions ici
développées font, le plus souvent, référence aux interrogations actuelles des
historiens de la Révolution. Sont ainsi évoqués l’impact du rousseauisme,
celui des utopies, les sources chrétiennes, les traditions communautaires, les
relations Paris-province... bref, tout ce qui peut éclairer les positions
doctrinales, la trajectoire militante, l’invention rhétorique du Tribun. C’est
enfin le devenir des idéaux égalitaires et communistes que retrace l’étude des
appropriations du babouvisme chez Buonarroti, Mazzini, Proudhon, Marx, Jaurès,
Lénine et Trotsky. Lumières, Révolution, Communisme: marqué par la rencontre
de ces trois “maîtres-mots” lourds d’histoire, le nom de Babeuf symbolise
l’irruption de l’idée communiste dans l’espace public. Mais on s’aperçoit à
présent que ce nom a été. dès l’origine, lié à la genèse simultanée de
l’exigence démocratique et de l’espérance républicaine. C’est pourquoi notre
fin de siècle peut trouver en Babeuf un précieux repère pour comprendre la
crise - et la persistance - des idéologies du progrès. N’est- ce pas un
contemporain de Babeuf qui nous a légué cette formule cruelle et salubre:
«l’histoire désespère les attentes du progrès en même temps qu’elle en offre
les signes» (Kant, 1798) ?
S'identifier pour envoyer des commentaires.