Fidélité de Dieu et grandeur de l'homme

Au coeur de la crise profonde que traversaient les chrétiens dans les années qui ont suivi le concile Vatican II, Maurice Zundel ne combattait pas directement sur les terrains du dogme, de la morale ou de la liturgie. Il prêchait le grand mystère de Dieu et de l'homme. « S'il y a un problème, dit-il, c'est le problème de ce que nous sommes, le problème de l'homme ! » « Il était important, précise-t-il à son auditoire à la fin de sa première causerie, que nous nous mettions d'accord sur cette expérience initiale de l'homme qui est le sentiment admirable de son inviolabilité. Je pense que rien n'est plus fort, rien n'est plus évident, rien n'est plus universel. C'est là que commence proprement l'expérience de l'homme. Quand l'homme refuse d'être un instrument alors, du même coup, il revendique d'être la source et l'origine de ses actes. Alors il commence à s'éveiller à sa véritable dimension, il commence à entrer dans la merveilleuse aventure que nous avons à courir, et qui peut se résumer en un mot : se faire homme ! » Avec son talent oratoire, son style inimitable, la force de ses convictions puisées dans le silence intérieur et la méditation, malgré d'inévitables redites et des passages qui datent un peu, Zundel offre, dans cette retraite à Timadeuc (prêchée en 1973 aux moines de cette abbaye) un parcours passionnant sur la vie chrétienne qui a pour sources et pour horizons la fidélité de Dieu et la grandeur de l'homme.--At the heart of the deep crisis that affected Christians in the years following the Vatican II Council, Maurice Zundel was not an active militant in the domains of dogma, morals or liturgy: his preaching focused on the great mystery of God and Man. ‘If there is a problem,' he would say, ‘it is what we are, the problem of Man! It is important to agree on the initial experience of Man, which is the admirable feeling of his inviolability,' he told his audience at the end of his first talk, continuing, ‘I think that nothing is stronger, nothing is more obvious, nothing is more universal. That is where the experience of Man truly begins. When he refuses to be an instrument, at that moment, he claims the right to be the source and the origin of his acts. Then begins his awakening to his true dimension he enters into the marvellous adventure we must all live through, which can be summed up in a nutshell: becoming a man!' With his outstanding oratory talent, his inimitable style, the force of his convictions drawn from inner silence and meditation and in spite of the unavoidable repetitions and well-known passages, Zundel brings us a fascinating account of the Christian life in this retreat to Timadeuc (preached in 1973 to the monks of that abbey), one whose sources and horizons are the faithfulness of God and the greatness of man.