LA CLASSE VOLANTE
EAN13
9782013228633
ISBN
978-2-01-322863-3
Éditeur
Le Livre de poche jeunesse
Date de publication
Collection
LIVRE DE POCHE (LPJ 000700)
Nombre de pages
256
Dimensions
17,8 x 12,5 cm
Poids
158 g
Langue
français
Langue d'origine
allemand
Code dewey
804

La Classe Volante

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Traduit par

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Le Livre de poche jeunesse

Livre De Poche

Indisponible
ERICH KÄSTNER

LA CLASSE VOLANTE

Traduit de l'allemand par François Mathieu

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Traduit de l'allemand par François Mathieu

Illustration de couverture : Frédéric Rébéna

© Atrium Verlag, pour le texte original.

© Hachette Livre, 1999 pour la traduction française et les illustrations,

2003 pour la présente édition.

ISBN : 978-2-01-323375-0

Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949
sur les publications destinées à la jeunesse

Avertissement du traducteur

Dans un livre autobiographique sur son enfance, inédit en français, Quand j'étais un petit garçon, Erich Kästner raconte qu'après avoir fréquenté pendant quatre ans l'école élémentaire de Dresde, sa ville natale, la moitié de ses camarades « réapparaissaient, coiffés de casquettes de différentes couleurs, dans les classes de sixième des lycées, des lycées modernes, des lycées réformés, des collèges modernes supérieurs et des collèges modernes ». En gros, ces établissements préparaient, au bout d'une sélection échelonnée dans le temps, une partie de leurs élèves à un baccalauréat, les différences entre lycée ceci et collège cela résidant dans les matières principales jugées comme convenant mieux à l'origine sociale des uns et des autres : l'un mettait l'accent sur le grec et le latin, l'autre sur l'allemand et les langues étrangères, un troisième sur les mathématiques et les sciences physiques, etc.

À Kirchberg, les choses sont - pour les raisons du roman - plus simples : Sebastian Frank, Matthias Selbmann, Uli von Simmern, Martin Thaler, Johnny Trotz sont internes, et Rudi Kreuzkamm externe du lycée Johann-Sigismund. M. Balduin Grünkern en est le proviseur, cependant que M. Johann Bökh, dit Justus, exerce la fonction de directeur des études et s'occupe donc de l'internat. À noter que, selon le système pédagogique allemand encore en vigueur aujourd'hui, le proviseur et le directeur des études devaient, en dehors du temps qu'ils consacraient à l'administration, un certain nombre d'heures d'enseignement. De l'autre côté, Egerland, Heinrich Wawerka fréquentent le collège moderne.

Un mot sur la casquette que petits et grands portaient fièrement au sortir de l'école élémentaire. Obligatoire, elle constituait un signe d'appartenance à un établissement scolaire : chacun d'entre eux avait sa couleur. En outre, un liséré jaune, vert, bleu, etc., permettait de distinguer la classe que fréquentait le lycéen ou le collégien. En fait, la casquette jouait le rôle de l'uniforme. Le cri de ralliement des lycéens, « Toujours prêts ! », et celui des collégiens, « Ohé, tous ! », participent de la même réalité.

Que le lecteur, enfin, ne s'étonne pas de la prière du soir ! L'Allemagne, dans son histoire, n'a pas connu la séparation de l'Église et de l'État. Aujourd'hui encore, les jeunes Allemands suivent des cours de religion qui, selon les circonstances (les programmes régionaux et les convictions des enseignants), vont du cours de catéchisme à des cours de philosophie, de morale, de sociologie... et de citoyenneté.

FRANÇOIS MATHIEU

PREMIÈRE PARTIE DU PROLOGUE,

où il sera question d'une discussion entre Mme Kästner et son fils, d'un regard sur la Zugspitze, d'un papillon nommé Gottfried, d'un chat blanc et noir, de quelques neiges éternelles, d'une fin de journée harmonieuse et de la remarque fort pertinente selon laquelle les veaux deviennent parfois des bœufs.

Cette fois, ce sera une véritable histoire de Noël. Il y a deux ans déjà que l'envie m'était venue de l'écrire ; puis l'an dernier, c'était sûr et certain, j'allais m'y mettre. Mais vous savez comment c'est : on a toujours autre chose à faire. Jusqu'à ce que dernièrement ma mère me dise :

« Si tu ne l'écris pas cette année, tu n'auras rien à Noël ! »

Du coup, ma décision fut prise. Je préparai ma valise en quatrième vitesse, y fourrai ma raquette de tennis, mon maillot de bain, mon crayon vert et une énorme quantité de papier, et demandai, quand nous fûmes arrivés, suants et exténués, dans le hall de la gare :

« Et maintenant où vais-je ? »

Car chacun comprendra qu'il est très difficile d'écrire une histoire de Noël dans l'extrême chaleur de l'été. On ne peut pas poser confortablement son fond de culotte sur une chaise et écrire : Il faisait un froid de canard. Il neigeait à gros flocons, et M. Eisenmayer eut le lobe des oreilles gelé pour s'être penché par la fenêtre... Je veux dire par là qu'en août, pendant que l'on rôtit en famille et attend l'insolation, on ne peut avec la meilleure volonté du monde écrire ces choses. À moins que... ?

Les femmes ont le sens des réalités. Sans hésiter, ma mère s'approcha du guichet, salua gentiment l'employé et lui demanda :

« Excusez-moi, en août, dites-moi, où y a-t-il de la neige ? »

L'homme faillit lui répondre : « Au pôle Nord », quand, reconnaissant ma mère, il réprima son impertinence et dit poliment :

« Au sommet de la Zugspitze, madame Kästner. »

Je fus donc dans l'obligation immédiate de prendre un billet pour la haute Bavière.

Ma mère ajouta :

« Surtout ne me reviens pas sans ton histoire de Noël ! S'il fait trop chaud, il te suffira de lever les yeux et de regarder la neige au sommet de la Zugspitze ! Tu as compris ! »

Là-dessus, le train démarra.

« N'oublie pas de m'envoyer ton linge », cria encore ma mère.

Je hurlai pour la taquiner un peu :

« Et toi, d'arroser les plantes ! »

Puis nous agitâmes nos mouchoirs avant de nous perdre de vue.

Me voilà donc installé depuis quinze jours au pied de la Zugspitze, sur la rive d'un grand lac aux eaux vert foncé ; et quand je ne nage pas ou ne fais pas ma gymnastique, que je ne joue pas au tennis ou ne demande pas au jeune Karl de manier les rames, je suis assis sur un petit banc de bois au milieu d'une immense prairie, avec devant moi une table toute branlante sur laquelle j'écris mon histoire de Noël.

Il y a partout autour de moi des fleurs de toutes les couleurs. Les graminées s'inclinent avec respect au gré du vent. Les papillons se promènent. Il arrive même parfois que l'un d'eux, un grand paon du jour, vienne me rendre visite. Je l'ai baptisé Gottfried, et nous nous entendons fort bien. Il ne se passe pratiquement pas une journée sans qu'agitant les ailes il vienne familièrement se poser sur ma feuille de papier.

« Comment vas-tu, Gottfried ? La vie est toujours aussi belle ? »

En guise de réponse, il lève et baisse les ailes en silence, puis, tout heureux, poursuit son chemin.

En face, à la lisière de la forêt de sapins noirs, quelqu'un a dressé un gros tas de bois, sur lequel un chat blanc et noir est tapi et me regarde fixement. Je le soupçonne fort d'être ensorcelé et, s'il le voulait, de savoir parler. Mais il ne veut pas. Chaque fois que j'allume une cigarette, il fait le gros dos.

L'après-midi, il disparaît, car il a trop chaud. Moi aussi, j'ai trop chaud, mais je reste. Il n'empêche que ce n'est pas une mince affaire de rester comme ça les fesses sur son banc et, tout en cuisant à grand feu, de décrire, par exemple, une bataille de boules de neige.

Dans ces moments-là, je me renverse sur mon banc, je regarde le sommet de la Zugspitze et ses impressionnantes anfractuosités dans lesquelles scintillent des neiges éternelles - et me voilà prêt à poursuivre mes écritures ! Certains jours évidemment, des nuages s'élèvent sur l'autre rive du lac, celle du mauvais temps, et, comme des poissons dans l'eau, gravissent les flancs de la Zugspitze, se rassemblent et la dérobent à nos yeux.

Il va de soi que, dans ces conditions, il n'est plus question de raconter des batailles de boules de neige et autres événements typiquement hivernaux. Mais ça ne fait rien. Ces jours-là, je me contente de scènes d'intérieur. Il faut savoir ne pas rester les deux pieds dans le même sabot !

Régulièrement, à la fin de la journée, Eduard vient me rendre visite. Eduard est un ravissant petit veau marron aux cornes minuscules. On l'entend de loin à cause de la cloche qu'il porte au cou. Cela commence par un tintement très lointain, car Eduard passe la journée tout là-haut dans les pâturages. Puis le son se rapproche de plus en plus, et Eduard finit par apparaître. Il émerge des grands sapins noirs, quelques marguerites jaunes dans la bouche, com...
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