De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales

Devançant Chateaubriand, Madame de Staël publie à l'aube du XIXe siècle le manifeste d'un renouvellement littéraire marquant le passage à l'époque post-révolutionnaire. Elle refuse de juger les productions de l'esprit selon des normes esthétiques universelles mais propose de les apprécier dans le contexte de la civilisation qui les a vues naître. Elle multiplie ainsi les angles d'analyse en considérant les institutions politiques et religieuses ou encore en interrogeant le statut des femmes. Elle a su étendre cette méthode de critique sociale à l'ensemble de la littérature européenne alors reconnue et l'a augmentée d'une interprétation idéologique personnelle à l'origine d'une théorie littéraire libérale qui influença de manière déterminante les préceptes romantiques en France.