Ethnologie française 2011, n° 1, Anatomie du dégoût
EAN13
9782130584117
ISBN
978-2-13-058411-7
Éditeur
Presses universitaires de France
Date de publication
Collection
REVUE ETHNOLOGI
Nombre de pages
192
Dimensions
27 x 20,9 x 0,8 cm
Poids
515 g
Langue
français
Code dewey
301

Ethnologie française 2011, n° 1

Anatomie du dégoût

Presses universitaires de France

Revue Ethnologi

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Anatomie du dégoût

Responsables scientifiques : Gilles Raveneau, Dominique Memmi, Emmanuel Taïeb

Le « dégoût » provoque aversion, haut-le-cœur, rejet, bref, mise à distance sensorielle de l’objet répulsif. Réaction avant tout physiologique, le dégoût tiendrait de la nature plus que de la culture. L’esprit tend à se détourner d’un phénomène si incommodant et si impropre – au moins dans un premier temps – à être pensé. Or, ce serait oublier que le dégoût, comme le goût, s’éduque, se contrôle, se transmet, varie et se déplace dans l’espace et le temps. La présente livraison tente de débusquer les déterminations venues de la culture sous ce qui apparaît de prime abord comme éminemment «  naturel ». Sans pour autant négliger son aspect proprement physique, et le ressenti intense qui l’accompagne.

Ainsi les diverses contributions portent-elles le regard sur les espaces et les dispositifs sociaux où le dégoût fait l’objet d’entreprises de réduction et de neutralisation. En surmontant la répugnance que provoque le dégoût… y compris chez le chercheur, elles tentent de « dé-dégoûter » du dégoût, pour montrer à quel point regarder le somatique et les traitements qui en sont faits – même dans des lieux apparemment aussi rationalisés que les institutions – est utile pour comprendre le monde social.

Après les écrivains, essayistes, philosophes, après les psychanalystes, les sociologues et les historiens, anthropologues et spécialistes de science politique réunis ici, analysent les dispositifs mis en place pour administrer le dégoûtant, dont le contrôle n’a jamais été aussi standardisé et aussi marqué. Traité tantôt dans sa dimension somatique, tantôt dans sa relation aux institutions, le dégoût sera d’autant plus vivement perçu qu’il se doit d’être occulté. S’intéresser au dégoût, c’est tenter de lever le voile sur la « part d’ombre » qui, aussi bien que les prescriptions explicites, participe à la régulation des pratiques sociales.

Dominique Memmi, Gilles Raveneau, Emmanuel Taïeb

Introduction. La fabrication du dégoût

Claire Margat : Phénoménologie du dégoût. Inventaire des définitions

Christian Bromberger : Note sur les dégoûts pileux

Aurélia Mardon : Honte et dégoût dans la fabrication du féminin. L’apparition des menstrues

Alain Giami : Le « glauque » ou la production de sperme infertile

Gilles Raveneau : Suer. Traitements matériels et symboliques de la transpiration

Agnès Jeanjean : Travailler à la morgue ou dans les égouts

Jean Constance et Patrick Peretti-Watel : Prévenir le tabagisme par l’image

Charlotte Pezeril : Le dégoût dans les campagnes de lutte contre le sida

Christiane Vollaire : Le tabou du dégoût. L’anesthésie du soignant

Carole Talon-Hugon : Les pouvoirs de l’art à l’épreuve du dégoût

Varia

Hélène Bayard-Çan : Voisiner en Turquie urbaine. Une ethnologie des relations réticulaires à Adana

Isabelle Jonveaux : Bière belge et image monastique. Un exemple d’économie charismatique

Pierre-Marie Chauvin : Réputation et division du travail. Ethnographie des vendanges bordelaises

Alexandra Filhon : Appartenances régionales et sentiments nationaux. Le rôle de la langue
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