Juillet a une soeur, Septembre, de dix mois son aînée. Les deux filles sont fusionnelles même si Septembre, avec son caractère affirmé et autoritaire, mène la danse. Elle pousse Juillet à faire ou dire certaines choses, contre sa volonté, sous la forme d’un jeu. Comme hypnotisée par sa grande soeur, Juillet ne vit qu’à travers Septembre.
Mais suite à un mystérieux incident survenu au lycée, les deux soeurs et leur mère déménagent d’Oxford pour s’installer dans une vieille demeure. Très vite cette étrange maison prend vie sous l’écriture de l’autrice. Il s’y passe des choses surprenantes, on entend même des bruits dans les murs.
Rythmé par une intrigue addictive, ce roman plonge le lecteur dans les eaux troubles de l’adolescence où les rivalités vont très vite faire surface. Avec "Soeurs", Daisy Johnson nous entraîne dans l’ambiance d’un roman gothique magistralement écrit autour d’une relation singulière entre deux soeurs. Ce roman est intense, palpitant et terriblement fascinant.

Depuis quelque années, de nombreux scientifiques et écologistes écrivent sur ce qu’on appelle la « collapsologie ». La conséquence logique en est la « solastalgie » ou comment les changements environnementaux provoquent une détresse, une angoisse chez certains individus. "Indice des feux" explore cette nouvelle anxiété à travers sept nouvelles. Un adolescent atteint d’une leucémie qui s’inquiète de la montée des eaux ; un couple qui s’effrite à cause d’une baleine échouée ou un grand-père mourant qui raconte une légende à propos de l’orme de son jardin. Dans ces sept courts romans, Antoine Desjardins interroge l’impact de l’environnement sur nos propres existences (ou bien est-ce le contraire). Ces personnages dont les drames font écho à la catastrophe écologique sont extrêmement touchants. Le livre ne se veut en aucun cas moralisateur, c’est important de le souligner. Chacun en tire la leçon ou l’émotion qu’il y trouve. Une certaine mélancolie se dégage de cette lecture, de la tristesse aussi et surtout, de la beauté.

Vitoria au Pays Basque espagnol. Deux corps nus et enlacés sont retrouvés en plein cœur de la Cathédrale Santa Maria. Le lieu, la position des corps, leurs âges : tout rappel une enquête sensée avoir été résolue vingt ans auparavant. Une enquête qui avait marquée durablement la ville. Commence alors une course contre la montre, pour l’inspecteur Ayala et son équipe, pour découvrir qui est le vrai tueur et pourquoi un homme s’est retrouvé injustement en prison des années auparavant.
Ce polar nous mène par le bout du nez du début à la fin, tout en nous promenant à travers les rues de Vitoria, magnifiant les paysages basques. Un thriller qui nous emporte et ne nous lâche pas avant un final en apothéose.

Pierre a envoyé un message : « Je suis désolé, Sarah vient de perdre son père ». Leur voyage à Turin est donc annulé. Elle n'est que la maîtresse, elle passe après le deuil, après le coule légitime.
Ce voyage en l'Italie, prévu de longue date, était leur première escapade amoureuse. Depuis quatre ans, ils s'aiment. En plein milieu de l'après-midi, avant d'aller chercher son fils à l'école, le soir avant la nuit noire ; à chaque instant, ils s'aiment.
Elle n'en demande pas trop pourtant : ni grandes déclarations, ni même qu'il quitte sa femme. Seulement un peu de présence et ce voyage à deux, tant attendu.
Peu importent les contraintes, le voyage en train, l'attente, l'inconnu, la découverte, l'Italie toute entière, elle décide d'entreprendre ce voyage seule. Ce moment, hors du temps, à l'écart de sa vie, de son fils et de Pierre, sa passion tremblante, sera de ceux qui marquent profondément, qui assoient les décisions, les sentiments, les manques.
Madeline Roth, avec son écriture acérée, intense, atteint chaque centimètre de chair." Avant le jour" est une déclaration d'amour et de liberté, une ode à la passion rouge désir et noire charbon.

Yvonne a 80 ans. Elle s’apprête à fermer pour la dernière fois la porte de sa grande maison. Elle est vendue. Elle abritera de nouvelles vies, de nouveaux rires et de nouveaux pleurs. Elle verra grandir de nouveaux enfants et s'épanouir de nouveaux amants. Yvonne, elle, part pour l’EHPAD. Elle sent qu’elle diminue, doucement, mais pas assez pour ce lieu qui lui semble si lointain, si solitaire. Là-bas, pourtant, elle va découvrir que l’on peut réapprendre à vivre, même à 80 ans, que l’on peut réapprendre à aimer. Et surtout que ce n'est pas parce qu'on est vieux que tout est fini !
Cette bande-dessinée, c’est un coup de cœur tout en douceur, plein de tendresse, de rires et de quelques larmes. Aux côtés d’Yvonne, ce personnage aussi fort que fragile, on découvre un monde méconnu, un peu effrayant, celui de la vieillesse. A ses côtés, notre regard évolue, s’émeut. C’est une lecture très touchante.