Annesophie B.

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chroniqueuse littéraire à temps complet.

Conseillé par
29 mars 2020

Tout simplement excellent.

Le propre d’un auteur est de nous raconter des histoires.
Beaucoup le font bien, mais certains font mieux encore.

Et Olivier Bal fait partie de ceux-là.

Avec L’Affaire Clara Miller, il ne se contente pas de nous offrir un très bon polar, il nous le fait vivre et ressentir.

Grâce à des personnages forts, marquants, tous très bien travaillés. On les aime, on les déteste, pour certains c’est même les deux à la fois, mais ce qui est sûr c’est qu’ils nous resteront longtemps en mémoire.

L’intrigue, elle, est tout simplement captivante.

Le mystère du Lac Aux Suicidées est loin d’être le seul de ce polar, et si le roman est riche de questions, l’auteur, lui, ne se disperse en rien et il ne perd son lecteur à aucun moment.
Les implications des uns et des autres sont très bien développées, et les différents aspects des personnalités sont particulièrement intéressants.
L’alternance des chapitres, entre les différents personnages et entre les deux périodes (1995 et 2006), crée une dynamique parfaite.

Mais, ce qu’il y a de plus fort dans ce roman, au-delà de l’intrigue prenante et de la richesse des personnages, c’est le talent avec lequel l’auteur nous imprègne de l’histoire.

Il ne fait pas que nous décrire un décor ou une époque, il leur fait prendre vie.

Un peu à la façon de R.J. Ellory, il parvient nous immerger non seulement dans une enquête, mais également dans une époque, un pays, bref, à nous transporter dans l’histoire et à nous y maintenir jusqu’à la dernière page.
Dernière page que l’on tourne d’ailleurs à regret, tant on se sent bien au milieu de cette lecture.

Pourquoi Clara a t-elle terminé dans ce Lac ?
Qui est réellement Caan ?
Que cache le manoir de Lost Lake ?
Et que s’est-il réellement passé ce fameux 19 novembre 1995 ?

Si vous voulez avoir les réponses et si vous souhaitez une excellente intrigue, avec rythme soutenu, des personnages passionnants, et une véritable atmosphère, pas de doute, il vous faut découvrir L’Affaire Clara Miller.

Un vrai et bon polar, qui vous embarquera et vous permettra de vous évader, jusqu’à sa dernière phrase.

S’il est dans votre PAL, sortez le vite.
Et s’il n’y est pas encore, dépêchez-vous de vous le procurer !

20,00
Conseillé par
22 mars 2020

Thriller pur jus.

À mon avis la définition du mot thriller dans un dictionnaire devrait automatiquement renvoyer au dernier roman de Claire Favan.
Parce que, clairement, Les Cicatrices est un pur thriller.
Et un sacrément bon qui plus est...

Avez-vous déjà joué au rubik’s cube ? Vous savez, ce cube multicolore à plateaux tournants, où le principe est de remettre chaque case à la bonne place de façon à ce que chaque face sa seule couleur.
Pour moi il n’y a pas de doute, ce jeu a été inventé pour nous rendre dingues...

Le rapport avec le nouveau titre de Claire Favan ? Eh bien c’est simple, c’est l’image qui m’est naturellement venue à l’esprit au fur et à mesure que j’avançais dans les chapitres : j’avais un superbe rubik’s cube entre les mains.

Sauf que l’auteure nous l’offre bien entendu savamment mélangé par ses soins. Et sans avancer dans cette lecture, impossible de parvenir à remettre les faces en ordre...

Au tout début de ce roman, vous aurez l’impression de suivre quatre histoires totalement différentes.
Oh, seulement pendant quelques pages, rassurez-vous !
L’auteure s’arrange pour que l’on comprenne très vite qu’il n’en est rien.

Vous aurez ensuite la certitude d’avoir finalement affaire à trois intrigues... avant de retomber sur un os qui remélange toutes les couleurs et fait s’envoler la première face que vous pensiez être parvenu à assembler.

Quatre histoires ? Trois ? Deux ? Une seule histoire, à facettes multiples ?
Tout est lié, c’est évident, mais comment ?

Claire Favan s’amuse à faire tourner les plateaux et à déconstruire nos idées premières pour rendre le puzzle encore plus addictif.
Et ça marche !

Chaque fois qu’elle nous accorde enfin un côté parfaitement uni, on cherche encore à comprendre, à analyser les tours de roues, des fois que ça nous servirait pour la suite...
Mais il n’en est rien non plus, et force est de constater que nous sommes prisonnier de son bon vouloir pour parvenir à résoudre l’ensemble du casse-tête.
Et on adore ça !

Parvenu à la fin du livre, on un peu sonné, quelque peu épouvanté, et totalement bluffé.

Bref, une vraie réussite dans le genre.
Allez-y sans crainte, l’auteure sait ce qu’elle fait, et elle le fait divinement bien.

Sonatine éditions

Conseillé par
11 mars 2020

Mensonges et faux-semblants.

Premier roman très prometteur de Louise Candlish, Chez Nous réunit beaucoup de points forts.

En premier lieu, son ambiance, qui ravira les nombreux lecteurs sensibles à cette touche si particulière que les auteurs britanniques savent mettre en place.

Les personnages, ensuite.
Loin d’avoir essayé d’en faire des parangons de vertu, l’auteure nous les offre avec leurs failles et leurs défauts. Profondément humains, parfois terriblement agaçants, mais la plupart du temps complètement dépassés par les événements, ils ont tous une sorte de retenue (typiquement british) qui leur permet de se dévoiler que par petites doses.

Le résultat ne provoque pas forcément un lien d’empathie étroit entre le lecteur et les différents protagonistes, et, aux vues de l’intrigue et de la fin du roman, c’est probablement un parti pris de Louise Candlish, pour nous laisser savourer la toute fin (qui ne manque pas de piquant !) à sa juste valeur.

Mais le point le plus fort de ce thriller est, selon moi, le mode de développement de son intrigue, à savoir deux versions (celle de Fiona et celle de Bram), chacune à d’elles se rapportant à deux périodes différentes.

Nous suivons donc Fiona, grâce à son podcast, qui nous raconte l’ensemble de son histoire, et en parallèle nous découvrons ce qu’il s’est précisément passé « le jour où » grâce à des chapitres qui découpent la journées quasiment heure par heure.
Même chose pour Bram, qui nous dévoile sa version de toute l’histoire au travers d’une longue lettre, et que nous suivons également pas à pas je Jour J.

Deux personnages, deux versions, quatre moments différents.
Autant dire que l’exercice était périlleux, même pour un auteur chevronné !

Et pourtant Mme Candlish s’en sort très bien, et arrive à tenir ses quatre courants différents avec dextérité pour les amener à se rejoindre au moment opportun.

Même si, personnellement, je pense qu’une cinquantaine de pages de moins n’auraient pas forcément porté préjudice à l’intrigue, il faut reconnaître que chacun des chapitres apporte un petit plus à la compréhension de l’ensemble.

Un thriller psychologique tout en finesse, qui se découvre à petits pas, et dont la morale m’a beaucoup plu.

À découvrir !

Roman

Calmann-Lévy

19,50
Conseillé par
6 mars 2020

Un régal !

J’en avais eu le pressentiment, dès les premiers chapitres, mais avant de crier au coup de cœur, je préférais terminer ma lecture. Histoire de ne pas avoir une mauvaise surprise qui aurait fait retomber mon enthousiasme.

Des surprises, pourtant, il y en a pléthore dans ce thriller, mais aucune de mauvaise.

Cécile est une jeune flic qui se découvre un talent pour le moins terrifiant : elle ressent, physiquement, les sensations des victimes.

Déjà dotée d’un tempérament borderline et d’une émotivité presque handicapante, elle se retrouve, suite à la découverte de cette capacité, à enquêter sur une affaire où elle devra affronter le Mal à l’état pur, mais également ses propres démons.

336 pages littéralement dévorées en une journée. Tout simplement impossible à lâcher.

Pourtant, même si ce roman m’attirait beaucoup, je ne pensais pourtant pas autant adhérer à cette intrigue avant de le commencer.
En cause ? Ma personnalité profondément cartésienne.
Je suis du genre à penser que chaque chose a une explication, et que si ce n’est pas le cas, alors ça veut dire que cette chose n’existe tout simplement pas.

Alors comment Tombent Les Anges a-t-il pu à ce point m’embarquer ?
Grâce aux personnages dans un premier temps. L’auteure nous en offre un bel éventail, allant du plus monstrueux au plus abîmé.

Elle ne les pose pas simplement là en attendant que l’on s’attache (ou non) à eux.

Non, la simplicité de sa plume leur offre le chemin pour s’imposer à nous, qu’on le veuille ou non.

Et ça, déjà, ce n’est pas donné à tous les écrivains.

L’histoire et le rythme ensuite.
Aucun relâchement. Aucun sas de décompression.

Dès les premières pages ont se retrouve coincé dans cette histoire, avec comme seule issue d’avancer le plus vite possible pour connaître la fin.

Attention, je ne dis pas que ce thriller est parfait. Vous rencontrerez même quelques petites maladresses ici ou là.
Mais pour une fois je crois que c’est justement ce qui m’a fait l’aimer autant : le style authentique, brut, sans fioritures, que Marlène Charine nous propose.

Une histoire et un style qui touchent et qui marquent. Immédiatement et durablement.

Un réel coup de cœur.

Un roman et une auteure à découvrir sans hésiter !

22,90
Conseillé par
1 mars 2020

Addictif !

J’attends chaque année impatiemment le nouveau Lisa Gardner.

Tous ne sont pas forcément des coups de cœur, même s’ils sont tous très bons.
Cela dépend de l’intrigue qu’elle décide de mettre en place, des personnages dont elle se sert, du ressort psychologique de l’histoire et de ses protagonistes, et, bien entendu, de mon propre état d’esprit au moment de la lecture.

Et il semblerait que cette année toutes ces conditions aient été parfaitement remplies puisque j’ai tout simplement adoré Juste Derrière Moi.

Telly et Sharlah ont 9 et 4 ans lorsque Telly tue son père en voulant protéger sa petite sœur.
Suite à cela, les services sociaux ont décidé de séparer les enfants sans leur donner la possibilité de rester en contact.
Huit ans plus tard, deux personnes sont assassinées.
Et tout porte à croire que le coupable est Telly.
Mais il semblerait qu’il tente également de reprendre contact avec sa sœur.
Pourquoi a-t-il tué ces innocents ? Et quel sort réserve t-il à Sharlah ?

Dès le prologue, Lisa Gardner ferre le lecteur de la meilleure des façons : une scène choc qui nous place directement au cœur de l’action, remplie de suffisamment de mystères pour que l’on veuille, dès ces premières pages, connaître toutes les réponses.

Et le restant de ce thriller est à l’avenant.

Le rythme ne retombe à aucun moment.
Que nous nous trouvions avec Telly, qui tente de fuir, ou auprès des équipes de recherche qui comptent m’en empêcher (et dont les parents adoptifs de Sharlah font partie), l’attention du lecteur est constamment maintenue sans jamais le lasser.

L’alternance passé/présent est finement adaptée au récit, et ne lui donne donc ni longueur ni lourdeur.

Quant à l’alternance des protagonistes, elle est si bien orchestrée que nous nous retrouvons aussi proches des uns que des autres.

Car parmi tous les grands atouts de ce roman, le plus important est justement celui-là : les personnages.
Et principalement Sharlah et Telly.
On aimerait être avec eux, les aider, les sauver, et par-dessus tout les comprendre.

Une intrigue forte, un rythme soutenu, des protagonistes qui nous font vibrer, bref, Juste Derrière Moi a tout ce qu’il faut à un excellent thriller !

À lire sans hésitation.