Marianne K.

La Contre Allée

Conseillé par (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)
28 janvier 2020

« Conjugaison
(se taire)

Je me tais
Ta gueule !
Il me tue
Nous nous taisons
Vous, vous vous taisez
Ils assassinent »

Pendant plusieurs semaines, dans le cadre d’une résidence d’écriture, Perrine Le Querrec a reccueilli les témoignages de femmes victimes de violences conjugales. Des femmes « fortes, secouées par la tempête », des femmes prêtent à parler, à dire les coups, le harcèlement psychologique, les viols, les traumatismes, les blessures ; mais aussi le choix de partir, la prise de conscience, les procédures pénales, les confrontations ; et puis l’après, la reconstruction, la difficulté de réapprendre à vivre, de se dire qu’on a aussi droit au bonheur, qu’on vaut quelque chose… Reprendre confiance, en soi, et en les autres !
Perrine Le Querrec fait le choix de la poésie, une forme de poésie documentaire. Avec les mots de ces femmes, des mots directs, qui touchent au cœur, qui retournent le ventre, elle raconte et « brise le silence et l’indifférence »… Ce sont des textes physiquement puissants, impossible de ne pas prendre de plein fouet toutes les émotions qu’ils véhiculent : la peur, l’humiliation, la douleur, la honte, le dégoût, mais aussi l’espoir et la joie, la volonté de changer les choses !

21,90
Conseillé par (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)
21 janvier 2020

Voyage dans les Appalaches

Nous avions découvert Matthew Neill Null avec Le Miel du lion (Albin Michel, 2018) ̶ magnifique roman sur l’exploitation forestière en Virginie-Occidentale au début du siècle ̶, nous le retrouvons aujourd’hui avec plaisir grâce à ce formidable recueil de short stories : Allegheny River, de nouveau publié dans la collection « Terres d’Amérique » des éditions Albin Michel. Matthew Neill Null prouve de nouveau son talent de conteur et imprime sa voix dans ces nouvelles qui ont toutes pour cadre la région des Appalaches, des débuts de la période coloniale jusqu’à nos jours. Du vendeur ambulant au chasseur d’ours en passant par le mineur ou le naturaliste, voilà toute une galerie de personnages qui se trouvent confrontés non seulement à la nature, si particulière dans cette région : rude, violente, parfois dangereuse ; mais aussi à l’évolution sociale et politique du pays. Des textes marquants, touchant autant au singulier qu’à l’universel !

Conseillé par (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)
21 janvier 2020

Le bureau de tous les dangers

Auteur remarqué du Chapeau de Mitterand, de La Femme au carnet rouge ou encore de Rhapsodie française, Antoine Laurain nous émerveille de nouveau avec le jubilatoire et haletant Service des manuscrits !

Jusqu’ici, Antoine Laurain se passionnait pour des objets ̶ un chapeau qui bouleverse l’existence de son nouveau propriétaire, un carnet qui obsède un libraire et qui le lance sur les traces d’une femme mystérieuse, une lettre qui parvient à son destinataire avec trente-trois ans de retard, ou encore une bonne bouteille de vin qui permet de voyager dans le temps ! ̶, mais c’est d’un lieu dont il est question dans ce nouveau roman ! Le fameux « service des manuscrits », un endroit source d’émotions variées : espoir, joie, fierté, mais aussi déception, chagrin, voire haine viscérale. Dans ce petit bureau, quelques personnes lisent et jugent les textes envoyés via la poste par des écrivains en herbe, de ces centaines de textes reçus, peu franchiront l’étape de la publication. C’est le cas des Fleurs de sucre, de Camille Désencres ! Un premier roman qui passionne Violaine Lepage, éditrice parisienne réputée. Mais de Camille, Violaine ne sait rien, elle ne n’a jamais pu rencontrer l’auteur (ou l’autrice ?), le contrat est revenu signé par retour de courrier, et l’écrivain.e ne répond plus aux mails… C’est alors que survient une nouvelle incroyable – qui se transforme vite en problème supplémentaire : le roman est dans la liste du Prix Goncourt ! Et quand une inspectrice de police sonne à la porte de la maison d’éditon et annonce que les meurtres décrits dans le livre correspondent étrangement à des meurtres non élucidés auxquels les forces de l’ordre sont confrontés, rien ne va plus ! Entre enquête policière, histoire de famille, et portrait du petit monde passionnant qu’est celui de l’édition, on lit ce roman avec passion ! Mystères, rebondissements, énigmes, suspens et événements étonnants rendent la lecture addictive et nous font passer un moment bien agréable !

Conseillé par (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)
21 janvier 2020

Une famille à la dérive

Universitaire et marchand de livres rares, Rick Gekorski nous livre un premier roman très réussi ! Inspiré par l’histoire de sa propre famille, Long Island Story est une tragi-comédie humaine au ton dynamique et au contexte passionnant. Été 1953, état de New York : la chaleur crée une ambiance pesante, mais ce qui pèse lourd sur les membres de cette famille, c’est surtout la chasse aux sorcières instaurée par McCarthy. Ben, le père de famille, est un sympathisant socialiste ; quand il constate que cela tourne mal pour lui, il décide d’emmener sa famille à Huntington, Long Island, pour se refaire. Les enfants ne sont pas ravis et Addie, la mère, voit ce retour dans la ville de ses parents comme un échec : lassée par son travail dans le social, perdue dans sa vie de couple et de famille, Addie est déprimée… Quand les rêves du passé se heurtent à la brutalité de la réalité, comment faire pour continuer d’avancer ?

La Contre Allée

Neuf 16,00
Occasion 3,00
Conseillé par (Les Lisières à Villeneuve d'Ascq)
14 janvier 2020

La femme / la mère / l'amante

Ouvrir À mains nues, c’est comme retrouver une grande sœur que l’on n’aurait pas vue depuis longtemps : on est heureux de se voir, soulagé de constater que la complicité est toujours là, et avide de renouer le dialogue !
La future maman et jeune maman, que l’on avait rencontrée dans "La Femme brouillon", s’interroge toujours sur la maternité, le féminisme, la famille… Quelques années ont passé et sont apparus de nouveaux questionnements : la vie de couple, la sexualité, la construction des sexes depuis l’enfance, ce que l’on hérite de nos familles et notre volonté, parfois, de nous éloigner des modèles parentaux. Naviguant entre son quotidien de mère de famille et l’époque de son enfance et de son adolescence, Amandine Dhée met le doigt sur les situations de nos existences qui peuvent parfois sembler banales mais qui ne le sont pas tant que ça… Comme à son habitude, elle trouve les mots justes ! Ceux qui interpellent, ceux qui émeuvent, ceux qui éclairent… Elle a le don de toucher à la fois au singulier et à l’universel ; nous ouvrant la porte de sa maison, nous permettant de nous sentir moins seul.e.s ; elle nous prend par la main et nous encourage à revoir nos façons d’être, de penser et d’éduquer, sans jamais nous culpabiliser !
Ce texte plein d’humour, de verve, d’inventivité, d’émotions et de réflexions et un récit-manifeste qui remet en cause toutes les normes et les valeurs auxquelles il faudrait bien plus souvent désobéir… pour notre propre bien !