La rencontre sera modérée par Eduardo Uribe Flores, Laurence Favier et Cathy Fourez (Université de Lille / SHS)
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Le , Nouvelle Librairie Internationale V.O.

La violence de genre désigne principalement toute violence faite à l’égard d’une femme parce qu’elle est une femme mais peut désigner aussi celle dirigée à l’encontre de tout individu en raison de la prétendue inadéquation entre son sexe et son genre. Cette violence, au Mexique, relève de l’héritage culturel et politique d’un patriarcat toujours prégnant où les genres sont hiérarchisés et où le masculin constitue la valeur de référence. Dans la violence de genre, le facteur de risque et de vulnérabilité repose principalement sur le seul fait d’être une femme ou de lui ressembler. La forme la plus extrême de la violence de genre est le féminicide ; constat d’un rapport de domination souveraine des hommes sur les femmes.
Issu de l’anglais « femicide», le « féminicide» est un terme latino-américain : « feminicidio». Il est défini au Mexique comme un crime de haine contre les femmes parce qu’elles sont « femmes » ; ce crime est aussi caractérisé par son effarant degré de cruauté et demeure généralement impuni. Conceptualisé à partir des assassinats brutaux et récurrents de femmes à Ciudad Juárez (État de de Chihuahua / Nord du Mexique), le féminicide est devenu depuis une vingtaine d’années un grave problème de santé publique dans tout le pays.
La chercheuse Lucía Melgar, spécialiste du féminicide au Mexique, nous expliquera, le mardi 3 décembre à 19h en quoi consiste cette forme de violence extrême à l’encontre des femmes, définie et conceptualisée initialement en Amérique Latine ; elle nous en exposera les différents profils, nous rappellera la responsabilité de l’État mexicain dans son inaction à appliquer la législation dont s’est doté le pays en 2007 pour prévenir, sanctionner et éradiquer la violence féminicide ; elle nous en présentera également le cheminement historique, le travail activiste ainsi que le processus juridique avec ses avancées et ses verrouillages.

Lucía Melgar est professeure de Littérature Contemporaine latino-américaine et d’études de genre. Elle est actuellement chercheuse associée à l’ITAM (Instituto Tecnológico Autónomo de México), dispense des séminaires au Museo de Memoria y Tolerancia à Mexico ainsi que dans différentes universités étasuniennes et publie une chronique hebdomadaire dans l’un des quotidiens les plus importants du pays El Economista. Parmi ses publications les plus récentes, on peut citer : « Familia : en resignificación continua », in Hortensia Moreno y Eva Alcántara (coords.), Conceptos clave en los estudios de género, México, PUEG-UNAM, 2016 ; « La (otra) guerra invisible : misoginia estatal y violencia institucional contra las mujeres en México », in Patricia Galeana (coord.), Por la descriminalización de las mujeres en México, México, FEMU/UJAT, 2017.