• Conseillé par (La Fabrique à Rêves)
    19 septembre 2021

    Les enfants indociles, ce sont des enfants qui, un jour, ont trouvé une porte menant vers un autre monde. Certains de ces mondes évoqueront au lecteur des contes bien connus, ou des univers mythologiques. Problème : ces enfants en sont revenus et, profondément transformés, déçus d’être rentrés, ils n’aspirent qu’à y retourner. Leur entourage ne les comprend plus, pensent qu’ils sont traumatisés ou fous, et c’est ainsi qu’ils sont envoyés à l’école d’Eleanor West qui prétend pouvoir aider ces enfants à se réadapter socialement. Ce qu’Eleanor West ne dit pas à ces familles désespérées, c’est qu’elle a elle aussi un jour trouvé sa porte.
    C’est dans ce contexte que Nancy arrive dans l’institution, et c’est alors qu’une série de meurtres commence à se produire. Elle et ses nouveaux camarades se mettent alors à chercher le coupable.

    On pourrait croire que l’histoire s’adresse à la jeunesse ; il n’en est rien. Les meurtres sont brutaux, sanglants, décrits sans fioritures ou états d’âmes. Ces enfants, transformés par leur séjour dans un autre monde, sont bizarrement adultes, et ont la plupart du temps des lubies propres à l’univers dans lequel ils se sont retrouvés – on pense notamment à Jack qui a une certaine passion pour l’anatomie humaine, et les cadavres... On est donc loin, très loin d’un conte de fées ou d’une école façon Harry Potter. L’ambiance est sombre, glauque, on navigue très souvent entre réalité et onirique dans ce huis-clos qu’est l’institut.
    Les personnages sont tous hauts en couleur et ont leur personnalité propre – c’est même très habile, considérant que le livre fait 194 pages. Si l’on est familier du genre, le coupable se devine peut-être un peu trop vite, mais le chemin parcouru reste très agréable. Reste un style percutant propre à Seanan McGuire, qui est un peu la cerise sur le gâteau. Un très bon livre à découvrir !