Femme du ciel et des tempêtes, Roman

Wilfried N'sondé

Actes Sud

  • Conseillé par (Étoiles Vagabondes)
    21 août 2021

    Second coup de cœur de la rentrée littéraire !

    Dans la péninsule de Yamal, en sibérie, Noum, chaman de la tribu des Nenets, est terriblement inquiet et oppressé : dans quelques jours, sera inauguré un gigantesque chantier d’extraction de gaz, pour le plus grand bonheur financier d’un mafieux russe et de quelques investisseurs, et source d’espoir pour la population de travailler pour une vie plus digne. Lors d’une de ses pérégrinations dans la plaine détrempée, le sol se dérobe sous lui, il se dit « qu’il avait sans doute atteint l’endroit où se rejoignaient le monde terrestre et celui de l’au-delà ». C’est alors qu’il découvre la sépulture d’une reine à la peau noire. La présence de cette reine l’intrigue, il sent qu’elle est présente à lui, qu’elle l’accompagnera dans sa lutte contre la dévastation du territoire des Nenets. Cette découverte serait son salut. Il décide de contacter son ami Laurent, scientifique français. Ce dernier, emballé, organise une expédition avec deux jeunes gens idéalistes : Cosima, docteure en médecine légale germano-japonaise et Silvère, anthropologue d’origine congolaise. La mission s’avère dangereuse, révélatrice de quêtes divergentes mais aussi de rencontres à soi-même ou aux autres.

    Portant un sujet d’actualité, le nécessaire respect de notre environnement et le désastre provoqué « par la prétention de s’inscrire absolument dans les mémoires, (…) de marquer le paysage de son passage sur terre le plus durablement possible », ou bien d’y régner en maître grâce à l’argent et au pouvoir qu’il procure, le récit propose aussi une belle réflexion sur la place (ou plutôt l’absence de place) octroyée à la spiritualité dans notre rapport à soi, aux autres, réduisant l’humain « à des fonctions, à des tâches pratiques ». Mais aussi dans notre rapport à la nature grâce à une « civilisation basée sur l’omniprésence de la spiritualité, et sur la quête d’une réciprocité constante dans le rapport entre la nature et les humains ». Ce roman propose ainsi une réflexion sur une présence spirituelle au sein de la nature, ouvrant la voie à une communion avec l’homme, lui offrant une vie harmonieuse dans son environnement.