Summer of scandals (en partenariat avec ARTE)

Chaque mois, ARTE propose une thématique inspirée de sa programmation et demande à une douzaine de libraires en France de proposer une sélection d'ouvrages en lien avec cette thématique. Pour ouvrir le bal, quoi de mieux qu'un peu de piment et d'interdit ? Découvrez notre sélection d'ouvrages sulfureux, en parallèle du "Summer of scandals" d'ARTE !

«Betty était allongée sur le lit. Elle était tout habillée, elle me tournait le dos. [...] Putain de merde je me suis dit tout au fond de moi en la regardant respirer. Le silence ressemblait à une pluie de paillettes tombant sur une tartine de colle. On avait toujours pas échangé un mot.»

Betty est entrée dans sa vie, valise en main, un matin, et elle était la plus belle. Pour elle, il était le plus grand écrivain de sa génération. C'est que Betty a des exigences de vie que l'écrivain sans éditeur s'essaie à combler. Sans répit, ils se lancent dans une histoire qui refuse toute médiocrité. Pourtant les galères s'enchaînent, à croire qu'il est des gens qui n'ont pas le bonheur facile. Alors, il faut l'arracher à la vie, ce bonheur, à s'en abîmer les ongles, à force d'être à fleur de peau.


15,30

«En fait, j'aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret ; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes anciens collègues, d'écrire mes Mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien : j'ai fait mon travail, voilà tout ; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi ; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif.» Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait : l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.
Jonathan Littell est né à New York, en 1967. Les Bienveillantes, sa première œuvre littéraire, a été récompensé par le prix Goncourt et le Grand Prix du roman de l'Académie française 2006.


Le Livre de poche

8,40

Enfin une femme qui avoue ! Qui avoue quoi ? Ce dont les femmes se sont de tout temps défendues (mais jamais plus qu'aujourd'hui). Ce que les hommes de tout temps leur reprochaient : qu'elles ne cessent pas d'obéir à leur sang ; que tout est sexe en elles, et jusqu'à l'esprit. Qu'il faudrait sans cesse les nourrir, sans cesse les laver et les farder, sans cesse les battre. Qu'elles ont simplement besoin d'un bon maître, et qui se défie de sa bonté... Jean Paulhan.


10,40

«Ainsi donc, aucun de nous deux n'est en vie au moment où le lecteur ouvre ce livre. Mais tant que le sang continue de battre dans cette main qui tient la plume, tu appartiens autant que moi à la bienheureuse matière, et je puis encore t'interpeller d'ici jusqu'en Alaska. Sois fidèle à ton Dick. Ne laisse aucun autre type te toucher. N'adresse pas la parole aux inconnus. J'espère que tu aimeras ton bébé. J'espère que ce sera un garçon. J'espère que ton mari d'opérette te traitera toujours bien, parce que autrement mon spectre viendra s'en prendre à lui, comme une fumée noire, comme un colosse dément, pour le déchiqueter jusqu'au moindre nerf. Et ne prends pas C.Q. en pitié. Il fallait choisir entre lui et H.H., et il était indispensable que H.H. survive au moins quelques mois de plus pour te faire vivre à jamais dans l'esprit des générations futures. Je pense aux aurochs et aux anges, au secret des pigments immuables, aux sonnets prophétiques, au refuge de l'art. Telle est la seule immortalité que toi et moi puissions partager, ma Lolita.»
Traduction nouvelle révisée en 2005
Cette nouvelle traduction permettra au lecteur français d'apprécier enfin pleinement toute la puissance et la subtilité de ce chef-d'œuvre.


14,50

L'âge d'or de Hollywood possède aussi sa légende noire, sur laquelle personne n'a écrit avec autant de brio que Kenneth Anger. Addictions, viols, meurtres, manipulations en tous genres, procès… aucune des grandes stars du cinéma n’a échappé au scandale: Chaplin et ses nymphes, Lana Turner et son amant poignardé, Marlene bisexuelle, Erich von Stroheim et ses orgies démentielles… Kenneth Anger raconte chacune de ces histoires, avec un mélange d'amour, d'humour et de cruauté, qui annonce - en même temps qu'il dénonce - la presse de caniveau et les phénomènes contemporains du "people" et du "trash".

Petit-fils d'une costumière de Hollywood, lui-même enfant-acteur, Kenneth Anger est l'auteur de films dont l'originalité radicale a influencé des cinéastes comme Lynch, Scorsese ou Fassbinder. Aux marges du cinéma, ou pendant les sixties aux côtés des Rolling Stones, il a contribué à définir l'esthétique la plus sulfureuse de la deuxième moitié du 20e siècle.

C'est à Paris que Kenneth Anger avait conçu et fait paraître - en 1959 chez Pauvert - une version embryonnaire de Hollywood Babylone, son unique livre, publié intégralement aujourd'hui pour la première fois en français.