Elle n’a pas de nom et elle n’a plus de mère. Elle a 13 ans quand on la renvoie au village, dans sa famille d’origine, sans explication. De fille unique, choyée, éduquée, dans un foyer aisé, elle se retrouve au milieu d’une fratrie nombreuse où l’on se dispute la place et la nourriture, où la violence est courante. Elle est celle qui est revenue, celle qui subit moqueries et humiliations à l’école, qui peine à comprendre le dialecte parlé au village. Elle ne comprend pas ce qu’elle a fait pour mériter le désamour de sa mère adoptive. Pourtant, elle trouve réconfort et complicité en Adriana, sa jeune sœur. Débrouillarde, effrontée, celle-ci s’y entend pour se sortir habilement de toutes les situations. L’insistance d’une institutrice la renvoie en ville faire des études. Cette fois, c’est Adriana, qui se sent abandonnée, et qui finira dans une sorte de vengeance, par lui apprendre le genre de trahison dont sont capables les adultes. Bouleversant.

Il y a des femmes dont on se souvient car elles ont créée, cherché, ou se sont battues pour une cause…et d’autres dont la seule vie est un exemple d’audace, de courage et de détermination. Sous la plume romanesque d’Alexandra Lapierre, Belle Greene est de celles-là. Au tout début du XXème siècle, dans une Amérique raciste et ségrégationniste, Belle est bibliothécaire à la Morgan Library où elle gravit peu à peu tous les échelons jusqu’à en devenir la directrice. Pourtant, sous ses cheveux lisses et sa peau claire, Belle a du sang noir : se faire passer pour blanche est une transgression sévèrement punie qui l’oblige à couper les ponts avec sa famille. Une vie entière sous le signe du mensonge mais une vie tourbillonnante, entourée de tout ce que l’époque compte de milliardaires, de collectionneurs, d’érudits, d’historiens d’art, une vie animée d’une curiosité et d’une ambition infinie. Un roman vrai pétillant à l’image d’une femme libre.

Pour fêter les 200 ans de la naissance de Rosa Bonheur, il y a ce beau portrait, qui commence comme un roman de cape et d’épée, on y découvre une femme extrêmement moderne, indifférente au conformisme de son temps et qui n’a vécu que pour son art. Quel courage dans ce XIXème siècle qui relégua les femmes au seul rang d’épouse !
Une petite fille intrépide, une jeune femme qui n’a pas froid aux yeux, une amitié féminine indéfectible, un amour impossible, un succès immédiat, une notoriété qui s’étend bien au-delà des frontières françaises, ses amis sont Millet, Delacroix, Gautier, Gounod, Bizet… C’est un portrait, mais aussi une époque qui surgit, brossée par petites touches, en de courts chapitres et c’est passionnant !

A la veille de Noël, les intempéries empêchent les avions de décoller entre l’Angleterre et L’Irlande. Tom décide donc d’aller chercher son fils Luke, en voiture pour le ramener à Belfast. Un périple éreintant qui se transforme en voyage intérieur pour Tom. Ses pensées surgissent au gré du trajet, souvenirs d’enfance, rencontre avec Lorna, sa femme, ses enfants Luke et Lily : L’histoire progresse au rythme du trajet parcouru, de sa fatigue, de ses pauses et de ses imprévus …On comprend peu à peu la source de la dépression qui le ronge. La tristesse fait place à l’apaisement, comme s’il avait fallu qu’il se retrouve face à lui-même pour réfléchir à de nouvelles résolutions.

Victor Zolotarev vit avec un pingouin, mélancolique et dépressif qui plus est.
La vie est dure pour eux deux, alors Victor accepte un emploi de rédacteur de nécrologies dans un quotidien, le problème, c'est que les gens ne sont pas encore morts, mais qu'ils le deviennent très vite après parution...
On est pas chez Kafka, c'est beaucoup trop drôle ; mais on frôle l'absurdité du pouvoir soviétique de la grande époque.
Un roman culte.