Jean T.

https://lecturesdereves.wordpress.com/

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Conseillé par (Le Pain des Rêves)
2 janvier 2016

Une belle lecture

Joséphine a quitté Bucarest pour habiter en France. Paris lui est sans intérêt. Elle s'y ennuie. Alors, elle photographie ce qui se trouve devant elle et qui attire son regard. Ses portraits montrent une face inconnue de ses sujets. L'année du baccalauréat, elle décide de se consacrer toute entière à son art. Le jour de l'examen, elle expose ses portraits aux examinateurs. C'est en Roumanie qu'elle apprend sa réussite. Elle trouve une galerie, sa première exposition est un succès. Elle se lance ensuite dans une tentative de capturer le mouvement des danseuses. Cet essai compliqué est un faux pas, un échec qui lui fait rencontrer Nadia, une vraie danseuse et chorégraphe qui sait ce qu'est le mouvement. Nadia devient sa muse, son double. Leur passion amoureuse et sulfureuse les emporte loin. Jusqu'à la rupture, car pour elle, Joséphine est une étrangère, tout comme elle est étrangère dans son pays, ou à Paris, étrangère aux autres. Les deux femmes s'éloignent l'une de l'autre pour pouvoir se retrouver.
Ce roman qui nous entraîne dans un monde imaginaire et sensuel est pourtant souvent proche du réel. Il aborde des thèmes universels, la passion amoureuse, l'art, l'acte de création, l'appartenance à deux pays, à deux langues, ce qui rassemble et éloigne deux personnes. Il le fait dans une belle langue baroque, lumineuse, souvent envoûtante, pleine d'images, de fantaisie, de joie.
J'ai été touché, c'est une belle lecture.

Conseillé par (Le Pain des Rêves)
2 janvier 2016

Après avoir publié « Rien ne s’oppose à la nuit », Delphine de Vigan n’a plus pu écrire, situation angoissante s’il en est pour un écrivain… Dans une soirée, elle rencontre L., une femme sûre d’elle, qui va l’aider à se remettre à l’écriture. Elles deviennent amies. D’abord prévenante, L. devient vite indispensable, possessive. Elle s’installe chez l’écrivain, et s’immisce dans toute sa vie quotidienne qu’elle contrôle. L’auteure découvre peu à peu que L. sait tout d’elle. Au moment où elle trouve que c’en est trop, l’histoire dérape…
Cette réflexion sur l’écriture, les relations entre la réalité et la fiction est aussi un excellent thriller. Le roman est troublant et passionnant, d’autant plus que le lecteur ne cesse de s’interroger sur la part du vrai et de l’inventé.

On se fait balader, certes, mais pour notre plus grand plaisir !

Conseillé par (Le Pain des Rêves)
29 décembre 2015

Liesel Meminger est une petite fille de 9 ans qui vit en Allemagne, pendant la guerre. Sa vie est celle d'une petite fille qui aime sa famille adoptive, qui va à l'école, qui s'amuse dans la rue, qui est amie avec Rudy, un garçon aux cheveux couleur de citrons... C'est aussi la vie particulière d'une petite fille dans l'Allemagne nazie, qui doit se surveiller, subir des privations, qui a peur des soldats... Liesel aime lire et doit, pour cela, voler des livres. Son père lui fait la lecture lorsqu'un cauchemar la réveille en pleine luit. Elle lit à Max, le Juif que la famille cache dans la cave. Elle lit aux voisins, lorsqu'ils patientent dans l'abri pendant les bombardements. Elle connaît la brutalité et la violence de la guerre, le traitement inhumain que subissent les Juifs, de nombreux actes de bonté et de grandeur humaine.
Tout au long du roman, la mort est présente, ne serait-ce que parce c'est elle qui narre l'histoire de Liesel avec humour et cynisme. Cest une Mort qui fait son boulot, qui est sympathique lorsqu'elle recueille les âmes avec douceur et délicatesse.
Ce livre, qui peut être lu par les jeunes et par les adultes, est déconcertant et magique. Il est plein d'humour , optimiste, chaleureux, mais aussi tragique, désolant, attristant.
C'est un beau livre qui ne peut laisser son lecteur indifférent. Je le recommande vivement...

Neuf 21,00
Occasion 4,00
Conseillé par (Le Pain des Rêves)
17 décembre 2015

La vie de Katherine et de George, son époux, apparaît simple et calme. Pourtant, chacun possède un secret que l'autre est censé ignorer, un secret qui menace le couple que forment ces deux personnes se vouant un amour profond et sincère.
Avec une écriture soignée et précise, Michèle Forbes raconte la vie d'une famille catholique en Irlande du nord, en 1960. Elle en explore la vie privée, la mémoire de chacun, les sentiments de bonheur et de souffrance, les réactions de chacun lorsque Katherine est atteinte d'un cancer, le poids du passé caché et son influence sur leur vie commune. Elle raconte la vie ordinaire avec minutie et y campe des personnages dont on pourrait croire qu'ils ont réellement exister. Cette histoire banale pourrait être celle du lecteur, mais c'est l'histoire singulière de ce couple à ce moment de l'histoire.
Un premier roman plein d'humanité, prenant, marquant, une réussite.

Éditions de L'Olivier

16,00
Conseillé par (Le Pain des Rêves)
27 novembre 2015

Ce roman nous transporte dans l'histoire de l'Algérie française en 1945 et dans une famille dont le fils, Jacob, est incorporé dans l'armée. Valérie Zenatti retrace la vie douloureuses des juifs d'Algérie qui ont été soldats pour la France, qui ont ensuite fui le FLN avant de quitter le pays pour venir en France. Ce sont des déracinés, car leur pays reste l'Algérie. Elle redonne vie à ce passé, à ses traditions, à la culture arabe de ces gens du petit peuple, des gens pauvres qui ont peu de culture.
Dans ce roman dont le héros est un jeune homme à qui on trouve plein de qualités, les femmes ont une place primordiale. Ce sont elles qui sont à la tâche, elles qui aiment, elles qui souffrent, elles qui se taisent devant les autres hommes. Et si Jacob est un héros, c'est parce qu'elles l'aiment, qu'elles le vénèrent, qu'elles l'entourent, qu'elles s'ennuient de son absence, et à la fin, qu'elles le regrettent. Jacob est tout à la fois le fils ou l'amoureux perdu, et le pays qu'ils ont dû abandonner.
Roman de femmes, donc, roman de guerre aussi avec tout ce cela comporte de violence contre l'ennemi et de fraternité dans le groupe.
Jacob Jacob est un beau, très beau roman, puissant, merveilleusement écrit. Et c'est un bel hommage à son aïeul.